Patrick Sébastien était invité pour venir présenter son livre "Et si on était bienveillant". Anasse Kazib, cheminot, Grande Gueule de l’émission occasionnellement, a choisi d’ouvrir le débat sur des passages du livre, les jugeant problématiques, dans lesquels Patrick Sébastien aborde le mouvement #Metoo et #Balancetonporc.

Immédiatement Patrick Sébastien se défend affirmant être pour "dénoncer les salopards". Une déclaration très rapidement suivi d’un "mais" ouvrant la porte à une série de déclarations toutes plus sexistes et réactionnaires les unes que les autres.

Ainsi, on a eu droit au grand retour de la peur de la délation - "il y a une malveillance à dénoncer n’importe qui à tort et à travers" - qui avait été l’un des arguments phares agité par un ensemble de politiciens et de personnalités suite au mouvement #Metoo, comme en témoignait la tribune pour le droit d’importuner. En réalité, ils ont peur de l’exposition publique et massive de la subsistance du patriarcat en 2018, ainsi que des nombreuses violences sexistes que les femmes vivent au quotidien.

Mais Patrick Sébastien ne s’est pas arrêté là : "j’ai du mal avec certaines qui ont les seins dehors, les fesses à l’air" a-t-il ajouté, à peine quelques secondes plus tard. Anasse Kazib le coupe alors très justement : "ça ne change rien, les femmes disposent de leur corps comme elles le souhaitent". Parce qu’en effet cette phrase de Patrick Sébastien est un grand classique de la culture du viol qui tend à faire porter la responsabilité (et la culpabilité) aux femmes des agressions qu’elles subissent.

Ce tissu de déclarations sexistes n’a pas échappé à certains auditeurs et journalistes qui ont rapidement dénoncé le caractère profondément réactionnaire et sexiste de cette intervention. Ces propos montrent en réalité le niveau de sexisme de la société dans laquelle on vit, et dont les personnalités (re)connues, écoutées, comme Patrick Sébastien sont les relais. Et il n’est pas le seul, il suffit de penser aux comportements et propos homophobes et sexistes de Cyril Hanouna ou encore à nos politiciens poursuivis pour viols...

Des propos et des comportements qui montrent sans complexe à quel point ces individus jouissent d’une totale impunité (de fait, les dénonciations publiques sont rares et les sanctions ou condamnations encore plus). Alors la réaction d’Anasse Kazib dans cette émission, (suivie par plus de 4 millions d’auditeurs par jour) a été saluée par toutes celles et ceux qui défendent la cause des femmes. Ces propos entretiennent la culture du viol et participent à légitimer les violences sexistes et sexuelles à l’encontre des femmes.