Dans une présidentielle où les alizées ressemblent plus à des tornades qu’à des brises marines, Benoît Hamon est dans l’impasse : comment réussir à rassembler autour de lui ? Après un râteau de Jean-Luc Mélenchon qui l’a renvoyé dans les cordes, Benoît Hamon est allé flirter avec l’autre côté des « réformistes progressistes ». En d’autres termes, Hamon cherche à s’attirer les grâces de la droite du PS : « Ce que je souhaite, c’est que nous pensions demain une nouvelle loi Travail. Nous trouverons matière à nous rassembler » a-t-il expliqué au Figaro. Evidemment, face à un Mélenchon qui ne parle que de l’abrogation de la loi-travail par « une grande révolution citoyenne », le candidat des primaires de la gauche cherche à rassembler sur sa droite en modérant ses positions. Mais c’était visiblement trop espérer des électeurs de Benoît Hamon qui n’ont pas vu du tout d’un bon œil que le maire de Trappes passe l’arme à droite.

Mais l’avait-il seulement eu à gauche ? Même dans sa pénible et douloureuse explication, Hamon montre toute sa politique antisociale : il faudrait abroger la loi-travail, et la remplacer par une nouvelle loi-travail, qui enlèverait toute à la précédente sauf le Compte Personnel d’Activité, la Garantie Jeune et d’autres mesures. Même avec une telle loi, ce serait déjà de large reculs pour la jeunesse et le monde du travail : entre un CPA qui permet d’individualiser la précarité, le tout sans accorder aucun nouveau droit, et donc de détricoter les conventions collectives et une garantie jeunes qui permet au patronat d’exploiter une main d’œuvre jeune à bon marché, la loi-travail made in Hamon serait déjà terrible. D’autant plus que celui qui veut sauver le PS a évidemment d’autres choses dans les tuyaux, et que l’on connaît la capacité de Solferino pour trouver des moyens retords pour faire reculer les droits collectifs des travailleurs, en dépit des promesses de campagne.