Le bâtiment a été inauguré en 2009. A l’époque, le réseau militant poitevin dénonçait la construction de cette nouvelle prison, dernier recours du pouvoir quand il se cherche un instrument pour domestiquer les pauvres. La révolte de septembre dernier a fait quelques dégâts matériels, suite à l’incendie. Elle connaît surtout depuis plusieurs mois des suites vraiment révélatrices.

En effet, une ligne de car spéciale sur le trajet Poitiers-Vivonne existe. Elle permet notamment aux familles des détenus ne disposant pas de véhicule pour se rendre aux visites d’accéder aux parloirs. Mais depuis septembre, la ligne du dimanche, qui sert les familles des quartiers mutinés, ne fonctionne plus.

Cette peine s’ajoute donc à la détention. Quand on connait l’état des droits des détenus dans les prisons, sans même parler des conditions de détention, on mesure à quel point cette réduction au silence participe d’une violence supplémentaire faite au corps et à la personne. Dans ces zones de non-droit, créées par le droit, où s’appliquent des règlements visant directement la soumission, on trouve normal – réglementaire ? – d’ajouter à la peine le mutisme et l’interdiction de se plaindre !