Dans un mail adressé à l’état major d’En Marche en novembre 2016, Gilles de Laclause, gérant du bâtiment abritant le QG du candidat Macron, accuse Alexandre Benalla de l’avoir menacé publiquement et provoqué physiquement. A tel point qu’une patrouille de la police débarque devant le bâtiment rue de l’Abbé-Groult, dans le 15° arrondissement de Paris, selon les informations du Canard Enchainé.

A l’origine de ces altercations ? Gilles de Laclause a refusé par deux fois l’entrée du QG à Alexandre Benalla. Ce dernier affirme alors au gérant être « chef de cabinet au service du Premier ministre » et d’être titulaire d’un port d’arme. Des informations issues du courrier de Gilles de Laclause à Ludovic Chaker et à Grégoire Potton, qui étaient alors respectivement secrétaire général et directeur des affaires générales d’En Marche, toujours selon l’hebdomadaire. Un mensonge en bonne et due forme, puisque Benalla n’est alors que conseiller bénévole auprès de Jean-Marc Mormeck, délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer. Face à ces menaces et provocations, Gilles de Laclause demande à l’état major d’En Marche « de ne plus autoriser M. Benalla à se présenter » devant le bâtiment.

Décembre 2016 à présent. Les agissements manifestement violents d’Alexandre Benalla semblent avoir séduit les dirigeants d’En Marche, puisqu’il est embauché pour 6 mois comme « responsable du service d’ordre/sécurité », touchant un salaire confortable de 3500€ net par mois.

Dans des propos retranscrits dans Le Canard, Ludovic Chaker ne cherche même pas à nier les faits. Au contraire, il affirme qu’il ne s’agit que d’une « simple incompréhension qui a donné lieu à une réunion avec le propriétaire et les responsables d’En Marche ainsi que des deux protagonistes qui se sont serré la main et ont réglé ce quiproquo à l’amiable ». Une soi-disant conciliation... réfutée par Gilles de Laclause en personne.

Ainsi, avant d’engager Alexandre Benalla, il semble que les têtes pensantes d’En Marche ont pu apprécier ses méthodes violentes, et y ont vu les qualités d’un parfait collaborateur de celui qui n’était alors qu’un potentiel président de la République. Le scandale politique qui touche actuellement l’exécutif et, plus largement, l’ensemble de la V° République n’est donc pas avare en révélations édifiantes. Il fait peu de doute que les équipes d’En Marche non seulement connaissaient bien Alexandre Benalla et ses faits d’armes, mais qu’ils y aient aussi décelé les qualités d’un parfait barbouze.