La manifestation débutait à 13h face à la présidence de l’université de Rennes 2 où plusieurs prises de paroles se sont enchaînées. C’est plusieurs centaines d’étudiants qui ont répondu présents et défilé dans les rues de Rennes, accompagnés de multiples organisations, syndicales et politiques.

Le parcours initial de manifestation a été rejeté par la préfecture, déviant ainsi le cortège hors du centre-ville. Les manifestants étaient composés de plusieurs secteurs : organisations politiques, syndicats étudiants, mais aussi la section jeunes précaires et chômeurs de la CGT. Au centre de leurs revendications, des exigences principalement économiques : extension d’un RSA sans condition au moins de 25 ans, extension définitive des repas à 1€ pour tou.te.s, la suspension des loyers dans les résidences universitaires, le non-remboursement des bourses pour les absent.e.s cette année. Mais sont évoqués aussi le partage du temps de travail et sa réduction à 32h, la reconnaissance des études comme travail intellectuel, la planification économique et tant de revendications politiques indispensables pour sortir de l’impasse capitaliste dans la période.

Qu’à cela ne tienne, les manifestants, après ces discours porteurs de revendications, s’organiseront d’eux-mêmes pour se rendre en centre-ville, en empruntant le métro. Un groupe descend à République, un autre à Sainte-Anne, le but n’étant plus de rejoindre les bâtiments du CROUS, mais de rejoindre l’opéra de Rennes, situé sur la place de la mairie entre les deux stations de métro. La convergence des luttes que la police voulait éviter se fera finalement bel et bien, permettant ainsi une discussion entre étudiants et intermittents. Cette jonction a permis de cristalliser des points de convergence intéressants, notamment sur le retrait de la réforme de l’assurance-chômage (revendication phare des mouvements d’occupation des lieux de la culture, qui concerne tout autant étudiants et jeunes précaires). Un tel axe de revendication se comprend par le caractère vital de cette question chez les étudiants et les jeunes précaires en général, touchés par une pauvreté extrême qui s’intensifie de jour en jour face à cette crise et l’inaction du gouvernement.

Une telle jonction recèle un potentiel qu’il ne faut pas sous-estimer. Le secteur culturel était peut-être le tiers-terme manquant des conflits politiques précédents, et celui qui permettra d’opérer une bascule pour précipiter la crise du pouvoir en place. Vendredi prochain à Rennes, un nouveau rassemblement se tiendra à l’Opéra sur le thème de la jeunesse. Une mobilisation prometteuse à suivre.