Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place Publique aux élections européennes, a déclaré ce vendredi matin au micro d’Apolline de Malherbe sur RMC : « Qu’on montre le rejet des crimes qui sont commis à Gaza, c’est naturel et c’est même digne et noble. Mais dans quelle atmosphère on le fait ? Est-ce qu’on est inclusif, est-ce qu’on tolère le débat ? Est-ce qu’on est capable d’organiser des discussions avec ceux qui ne partagent pas le point de vue ? Jusqu’ici, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le cas, donc on a un problème, et la direction de Sciences po a le droit d’évacuer ». En présentant le soutien à la cause palestinienne comme un « point de vue » et niant par la même occasion le génocide en cours à Gaza, Glucksmann ne fait que légitimer ouvertement la répression que subissent les étudiant·es propalestiniens dans leur université.

Les propos de la tête de liste du PS et du micro-parti social-libéral Place Publique n’ont cependant rien d’étonnant, et s’inscrivent dans la continuité de sa position en soutien à Israël depuis le début de la guerre. Le 19 octobre, Raphaël Glucksmann votait au Parlement Européen contre les amendements de la résolution européenne condamnant les crimes de guerre israéliens et demandant la libération des prisonniers palestiniens. Il votait aussi contre « la suspension de l’accord d’association » entre l’Union européenne et Israël « jusqu’à ce que cessent les attaques contre la bande de Gaza et que des garanties claires soient apportées sur la fin des violations systématiques des droits de l’Homme que subit la population palestinienne ».

Il y a un mois, il refusait également sur le plateau de Quotidien de qualifier de « génocide » la guerre que mène Israël en Palestine, préférant le terme de « carnage ». Les propos tenus par le candidat PS ce vendredi matin concernant la répression des étudiant·es qui se mobilisent pour la Palestine n’ont donc rien d’étonnant. Ils s’inscrivent même en continuité avec son refus de dénoncer le génocide en cours à Gaza, défendant ainsi inconditionnellement Israël.

Sous ses airs « progressistes », Glucksmann et le PS ne font que réaffirmer de quel côté, ils se situent, c’est-à-dire du côté de la bourgeoisie. Ce soutien à la répression n’est que le pendant de ses appels au militarisme, et à la nécessité pour la France de « passer en mode économie de guerre pour la production » afin d’accroître l’aide militaire à l’Ukraine. Bien loin de constituer une alternative progressiste, la tête de liste PS est partie intégrante de ceux qui ont gouverné pendant des dizaines d’années au service du grand patronat, et soutient sans surprise la répression que subissent les soutiens au peuple palestinien.