La machine d’enrôlement de la jeunesse est lancée, dans 13 départements pilotes. Ce lundi 17 juin débutait la phase expérimentale du Service National Universel mis en place par le gouvernement Macron, un retour du service militaire qui ne dit pas son nom.

Ce dispositif s’adresse aux jeunes qui ont à peine quitté les bancs du collège (âgés de 15 à 16 ans). Ouvert à 2000 volontaires pour cette première édition, il a vocation a être généralisé à l’ensemble de la jeunesse en 2021. Il se découpe en deux phases de deux semaines : la première, qui débute cette semaine, et qui est dite « préparatoire », s’effectue en caserne tandis que la deuxième est une phase « d’engagement » citoyen, une « mission d’intérêt général » pouvant par exemple être exercée au sein d’une gendarmerie.

Vêtus d’uniformes policiers, les participants à ce service militaire 2.0 vont être soumis à une discipline de fer… et à une propagande républicaine bien rodée. La journée commence à 6h30, par un lever du drapeau et la Marseillaise, en rang d’oignons.

Outre les activités quotidiennes de cuisine et de ménage, les jeunes doivent notamment participer à la commémoration de l’appel du 18 juin, à un « parcours du combattant » ou encore à un raid commando. Chaque soir se déroulent des débats « de société », avant l’extinction des feux à 22h30. Toute communication vers l’extérieur est interdite, à l’exception d’une heure, le soir, où les participants au SNU ont accès à leurs téléphones portables.

Une véritable formation de soldats dociles, dès le plus jeune âge, qui a un coût : 1,6 milliards d’euros par an au minimum. L’objectif de cette nouvelle version du service militaire est clair : la mise au pas des nouvelles générations, dès le plus jeune âge. Un moyen parmi d’autres de faire taire toutes les voix dissidentes qui pourraient s’élever, dès la sortie du collège.

Car pour le gouvernement, toutes les méthodes sont bonnes pour mater une jeunesse prompte à la mobilisation et la contestation. On se souvient notamment du sort réservé aux 152 lycéens de Mantes-la-Jolie réprimés en décembre dernier, forcés de s’agenouiller les mains derrière la tête par les forces de répression. Les images choquantes de cette « classe qui se tient sage » sont venus s’additionner aux milliers de jeunes réprimés, blessés, mutilés, interpellés, au cours des derniers mois de mobilisation de la jeunesse, contre la sélection, pour le climat, et parmi les Gilets jaunes.

Une humiliation et une intimidation bientôt appliquées à toute une génération de jeunes à qui l’on ne promet que la mise en concurrence et la précarité, et que le gouvernement voudrait réduire au silence à grands coups de propagande républicaine. Mais le seul engagement de la jeunesse qui soit majoritaire et progressiste, loin des drapeaux tricolores et des uniformes, c’est celui de la lutte contre le gouvernement et sa politique anti-sociale.