Plus d’une centaine de jet privés auraient été utilisés par les participants à la COP27 pour se rendre Charm-el-Cheikh en Egypte, où a lieu l’évènement. Sur Twitter, plusieurs internautes ont relevé ce signe flagrant de mépris de la part des dirigeants qui sonnent « la fin de l’abondance » et nous appellent à la « sobriété » .

La BBC rapporte ainsi qu’au moins 100 jets privés en direction de l’événement ont été relevés par FlightRadar24. Des chiffres sous-estimés, FlightRadar24 n’ayant en effet pas pu couvrir toute la zone.

En 2021, ce ne sont pas moins de 400 jets privés qui avaient déposé les participants à la grande messe sur le climat.

Cette situation exprime le fossé entre ceux qui dirigent les politiques climatiques et le reste de la population. La déconnexion entre ces chefs d’état au service des entreprises milliardaires, qui voyagent en jet privés, et les habitants du Pakistan par exemple, obligés de naviguer sur des bateaux de fortune pour échapper aux ravages des inondations cet été, ne pourrait être plus nette.

Les mêmes qui nous demandent à tout bout de champs de faire des efforts et de se serrer la ceinture, parce que la responsabilité serait "collective", ne se privent de rien pour aller discuter de notre avenir à huis-clos, le tout sponsorisé par les grandes multinationales polluantes. L’écologie qu’ils défendent sera toujours de faire payer la crise aux classes populaires. Dans ce sens, si l’indignation suscitée par ces jets est totalement légitime, ces derniers sont en plein dans le thème de l’événement.

C’est bien le problème de cette COP27, véritable « festival du greenwashing ». Entre les partenariats avec des entreprises comme Coca-Cola, IBM ou Microsoft, responsables de la crise climatique, et la légitimation du régime autoritaire et anti-écolo d’Al-Sissi, la COP n’en est pas à son coup d’essai. En ligne de fond, cette COP est comme les autres, une entreprise de verdissement pour les grandes puissances, qui ne sera d’aucune aide pour répondre aux enjeux environnementaux. En pleine COP, on a d’ailleurs appris que Agnès-Panier-Runacher, ministre de la transition énergétique a caché ses liens avec l’industrie pétrolière.