Pour soutenir les conducteurs de bus Trandev du dépôt de Vulaines-sur-Seine en grève, participez à la caisse de grève !

« On avait profité des vacances pour préparer la date du 7 mars. Pour organiser une grève reconductible, il faut être sur le terrain, préparer des tracts, convaincre les plus réticents, etc ». Jamel Abdelmoumni, conducteur de bus chez Transdev et délégué syndical central de l’entreprise en Île-de-France, raconte le travail patient qu’il a entrepris avec ses collègues pour préparer la grève contre la réforme des retraites. « Surtout explique-t-il, que dans les entreprises de transports de voyageurs, on doit se déclarer 48 heures à l’avance pour pouvoir faire grève ».

Une préparation minutieuse qui a payé puisque du 7 au 9 mars, les taux de grévistes ont atteint 94% dans son dépôt de bus à Vulaines-sur-Seine (77). Pour le militant syndical, plusieurs raisons ont poussé les conducteurs à se mettre massivement en grève : « En plus de la réforme des retraites, on lutte aussi contre les « délégations de service public » promises par Valérie Pécresse [conséquence de l’ouverture à la concurrence des transports publics, ndlr], et pour les NAO, c’est-à-dire pour nos salaires et nos conditions de travail ».

Mais la stratégie de l’intersyndicale de multiplier les dates de mobilisation isolée n’a pas aidé à tenir le mouvement. « On a eu sept journées de grève discontinues sur le mois de mars, ça commence à peser lourd sur nos salaires » relate-t-il, pour expliquer la baisse des taux de grévistes les jours suivants. Pour faire face, les salariés ont décidé de lancer une caisse de grève « pour être en mesure de continuer le mouvement et maintenir la pression ».

Par ailleurs, le syndicaliste prône l’élargissement des revendications pour pouvoir mobiliser. « La vérité, c’est que si l’on parle uniquement des retraites, les collègues ne se déclarent pas grévistes. Ça ne marche pas », affirme-t-il. Pour lui, il faut « élargir le mouvement aux conditions de travail, aux salaires, aux droits des travailleurs sans-papiers... C’est comme ça qu’on arrive à avoir une unité en donnant envie à tout le monde de se battre ».

Dans la même veine, Jamel défend la perspective de se coordonner à la base avec d’autres secteur du monde du travail et la jeunesse : « Faire grève reconductible, c’est dur tant mentalement que physiquement. Mais si les camarades des transports, de l’énergie, des raffineries se coordonnent avec nous, ça amplifie notre force de frappe ! » Avant d’ajouter : « la direction tente de minimiser l’impact de nos grèves et lorsqu’on bloque nos dépôts, on s’expose à des risques de licenciement. Mais si ce sont des camarades extérieurs, des jeunes, des profs qui viennent, ça nous soulage énormément ».

C’est la raison pour laquelle il a décidé de construire le Réseau pour la Grève Générale.