Crédit photo : Péo Kpenou

À l’appel de nombreuses organisations militantes locales, dont le NPA 31, l’UD CGT 31 ou encore la Ligue des Droits de l’Homme, un rassemblement était organisé sous le Monument aux morts, au niveau du métro François Verdier à Toulouse. Il était initialement prévu place Saint Étienne devant la Préfecture, qui a finalement refusé de donner son autorisation pour cet emplacement. Lors des prises de parole, plusieurs intervenants, dont des Gilets Jaunes et des Observateurs des violences policières, sont revenus sur le danger que représente cette loi qui, si elle est adoptée, permettrait à la police de pouvoir librement nous filmer durant les manifestations - y compris à l’aide de drones et de la reconnaissance faciale en direct - tout en nous interdisant de les filmer en retour, sous peine d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Il s’agit en effet d’une attaque majeure contre un droit démocratique des plus élémentaires, sachant que les vidéos des violences commises par la police sont bien souvent les seules armes à notre disposition pour espérer obtenir justice dans le cadre légal d’un système qui repose sur la répression de la classe ouvrière et des classes populaires, comme nous l’écrivions notamment ici. Cette loi a été dénoncée par de nombreuses organisations politiques, par un spectre très large de médias, et même par l’ONU.

« Il y a deux ans, on faisait trembler le gouvernement avec le mouvement des Gilets Jaunes. En mai dernier, les États Unis tremblaient et le monde entier se révoltait contre le racisme et les violences d’État. On le répète aujourd’hui : pas un seul centime ne doit aller à la police, il faut investir dans les hôpitaux et dans l’éducation publique ! », affirme Alberta, étudiante et militante au NPA-Révolution Permanente.

Pour Jean-Louis, éducateur en pédo-psy à l’hôpital La Grave : « C’est plus facile d’investir dans la répression que dans l’hôpital ou dans l’éducation. Aujourd’hui on voit bien qu’ils veulent nous faire taire. Ce gouvernement et les précédents, ce sont eux les casseurs, qui cassent tous les mouvements et tout le système de solidarité. »

Ce rassemblement suivi d’une manifestation, réprimée sans surprise par la police, constitue une première réponse à l’attaque que constitue la Loi Sécurité Globale sur le terrain de la lutte, dans la rue, en réunissant un large front d’organisations politiques. Ce n’est que la première étape de la construction d’un rapport de force contre un gouvernement qui, incapable de gérer la crise économique et sanitaire, nous mène droit dans le mur, comme nous l’écrivions : « Il est impérieux d’organiser une réponse à la hauteur de ces attaques en construisant un rapport de force large par la base, entre les différentes associations ciblées par ces attaques, les organisations de jeunesses et les organisations du mouvement ouvrier. Un rapport de force qui puisse être la base pour imposer une autre réponse à la crise que celle que tente de mettre en place le gouvernement et les capitalistes et qui n’augure que plus de répression et de précarité. »