L’annonce de la prise en charge de la mission d’accompagnement des mineurs voyageant seuls entre l’enregistrement et le terminal, jusque-là assurée par les employés d’Air France, par la société toulousaine City One, ne datait que de la veille (06 juin 2016) mais les travailleurs ont su réagir avec détermination. Dès le lendemain matin, une assemblée générale spontanée a été organisée de 7h20 à 8h45. Une réaction rapide qui a, de plus, rassemblé une très grande partie des travailleurs. En effet, ils étaient près de 33 agents à débrayer, ce qui représente 90% des effectifs mobilisés pour protester contre cette mesure.

Les raisons de la colère et de la mobilisation massive sont nombreuses mais elles sont récurrentes dans le monde du travail : manque d’informations, manque de transparence de la part de la direction et réduction des effectifs en période estivale alors que l’activité y est plus forte qu’à l’ordinaire. Gaëlle, agent d’escale chargée de l’accueil, de l’information et de la prise en charge de la clientèle des aéroports, résume ainsi la situation : « C’est un véritable coup de gueule par rapport à nos conditions de travail ».

De peur d’envenimer la situation, la direction d’Air France n’a pas réagi. Mais cette politique de l’autruche ne peut que maintenir un statu quo, et ne va sûrement pas contribuer à l’amélioration de la situation sur place puisque de nombreux agents affirment vouloir réitérer ces débrayages collectifs et spontanés dans les prochains jours. Au vu de l’impact que ce mouvement a eu sur l’organisation globale du trafic aérien en à peine deux heures de mobilisation, les travailleurs disposent là d’une arme redoutable pour que le rapport de force bascule en leur faveur. Mais il faudra également que l’ensemble des salariés, à l’image de la grève des pilotes soutenue par les travailleurs au sol lors de la grève ayant conduit à l’affaire de la chemise déchirée, se mobilise aux côtés des agents de guichet pour réellement mettre à mal la direction d’Air France.