Ce jeudi 18 janvier, le tribunal de Poitiers a condamné le militant CGT et adjoint PCF à la mairie de Poitiers, Kentin Plinguet, ainsi que deux responsables de la CGT Énergie (dont le secrétaire général du syndicat dans la Vienne) à 300 euros d’amende pour l’occupation d’une voie ferrée lors de la réforme des retraites, alors même que celle-ci avait été autorisée par la police.

L’occupation en question a eu lieu le 6 avril 2023, à l’heure où des centaines de milliers de personnes manifestaient dans toute la France contre la réforme des retraites. Vers le milieu d’après-midi, une partie du cortège de la manifestation à Poitiers dévie sur les voies SNCF qui longeaient le parcours. « Les autorités avaient donné leur accord pour une occupation d’une heure. Passé ce délai, la manifestation a repris son cours. », assure Kentin Plinguet dans un article paru dans l’Humanité.

A l’issue de cet événement, les trois militants ont dû comparaitre en « reconnaissance préalable de culpabilité », procédure qui permet de juger rapidement l’auteur d’une infraction dans la mesure où ce dernier reconnait les faits qui lui sont reprochés. Sachant que les autorités disposaient de systèmes de vidéosurveillance, les militants ont voulu faire preuve de « bonne foi ». « Sans être les initiateurs de cette occupation, explique Kentin Plinguet, nous avons joué notre rôle de médiateur entre les manifestants et les forces de l’ordre, pour éviter les débordements. Cela nous coûte une condamnation aujourd’hui ».

Cette situation fait écho aux trois militants de Guingamp qui ont été condamnés ce vendredi 12 janvier à trois mois de prison avec sursis et 150 euros d’amende pour « violence sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». A Bordeaux, ce sont deux militants de la CGT Energie qui ont été menacés de 18 mois de prison avec sursis et d’une amende de 5000 euros, à l’issue du mouvement contre la réforme des retraites. Mercredi dernier, trois militants écologistes ont été condamnés à de la prison avec sursis et six à des amendes pour l’organisation de manifestations contre les méga-bassines à Sainte Soline.

De manière générale, le gouvernement cherche à intimider les travailleurs et les travailleuses qui relèvent la tête face à la politique réactionnaire menée par la macronie. Lors de ces derniers mois, cette volonté d’intimidation s’est essentiellement traduite par une explosion de la répression syndicale. En fin d’année 2023, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, déclarait ainsi que plus de 1000 militants et 17 dirigeants de la CGT étaient visés par des procédures judiciaires en raison de leurs activités syndicales.

Face à la montée des politiques réactionnaires et face à un gouvernement qui réprime la moindre forme de contestation sociale, il est primordial qu’une mobilisation venant de l’ensemble des organisations ouvrières ait lieu afin d’exiger l’arrêt de la criminalisation permanente de nos luttes.