Des négociations tendues. Uber contraint à participer par la mobilisation

Interruption à 13h30 sans réelle avancée, reprise à 19h après que les représentants d’Uber France ont pu joindre la maison-mère en Californie. La réunion de ce lundi entre les représentants syndicaux des VTC et l’entreprise Uber aura été mouvementée.Une montagne qui accouche, au final, d’une souris, et qui devrait donc déboucher logiquement sur une poursuite du mouvement, faute d’avancée.

Depuis le début du conflit, Uber France n’aura pas fait dans la demi-mesure pour criminaliser le mouvement social mené par les chauffeurs travaillant pour la firme. Interrogé sur les ondes deRTL, le porte-parole de la plateforme VTC Grégoire Kopp n’a pas hésité de parler de « prise d’otage », assurant que les chauffeurs gagnent en moyenne entre « 1400 et 1600 euros net » par mois. Une version idyllique qui est loin de la réalité, puisque la moyenne des salaires se situe plutôt entre 600 et 700 euros.

Face à cette situation, les chauffeurs réclament une baisse des commissions Uber à 15% (contre 25 aujourd’hui) et une hausse des tarifs à 8 euros de l’heure (contre 6 actuellement). Jusqu’à présent, l’entreprise Uber France refusait toute idée de négociation, mais face à la contestation grandissante, le ministère des Transports a poussé à une réunion de sortie de crise. C’est bel et bien pour cela qu’Uber s’est retrouvé à la table des négociations…pour finalement faire blocage.

Poursuivre la mobilisation et exiger un salaire fixe !

Pour l’heure, Uber France défend la ligne d’une facilitation d’accès à la sécurité sociale, et que les chauffeurs VTC ne puissent être considérés comme des salariés. Une ligne béton pour une entreprise du type d’Uber, favorisée par les lois votées made in Macron. Mais ces formulations cachent en réalité une surexploitation sauvage. C’est pour cela que les revendications actuelles, défendues par les syndicats, ne sauraient être une solution structurelle. Face au salaire à la tâche qu’instaure Uber, la seule façon de sortir d’une situation qui rappelle le XIXe consisterait à exiger un contrat salarié, avec un salaire fixe minimum pour en finir avec la précarisation et l’auto-exploitation des chauffeurs VTC.