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La commémoration de trop ?

Un an après le 11 janvier, « Je suis Johnny »

Jean Roquelande Un hommage a été rendu aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper-cacher dimanche 10 janvier, place de la République à Paris. Cette commémoration était bien loin de la mobilisation massive qui a eu lieu au lendemain des attaques en janvier. Devant une foule plus qu'éparse et dans une ambiance maussade, l'esprit du 11 janvier a eu bien du mal à « allumer le feu ».

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La place de la République a accueilli, dimanche 10 janvier, une journée d’hommage aux 17 victimes des attentats du 7 janvier et aux 130 victimes des attentats du 13 novembre. La première cérémonie a eu lieu en fin de matinée dans une ambiance qui n’avait rien à voir avec celle qui régnait sur la place de la République lors de la grande messe autoritaire du 11 janvier. Le dispositif policier important, qui comprenait des fouilles des sacs, des ouvertures des manteaux et des passages au détecteur de métaux, a même empêché une bonne partie des personnes venues pour commémorer les victimes d’assister au premier recueillement.

François Hollande, en présence de Manuel Valls et de la maire de Paris Anne Hildago, a inauguré une plaque sur laquelle on peut lire : « A la mémoire des victimes des attentats terroristes de janvier et novembre 2015, à Paris, Montrouge et Saint-Denis. Ici même, le peuple de France leur rend hommage. » Celle-ci a été installée au pied d’un chêne commémoratif planté sur la place même. Bernard Cazeneuve, Christiane Taubira et Gérard Larcher ont également assisté à la cérémonie.

Mais la place de la République n’était qu’une caricature en miniature de ce qu’elle était le 11 janvier. La cérémonie s’est déroulée devant un peu moins de 3 000 personnes, bien loin des millions qui ont manifesté derrière le gouvernement et les principaux bourreaux du monde entier il y a une année. Le parvis est resté globalement vide, la plupart des spectateurs longeant les barrières de sécurité entourant la place.

Non sans une ironie cruelle, la journée a culminé avec un concert de Johnny Hallyday, cet évadé fiscal réactionnaire peu aimé des dessinateurs assassinés, qui a chanté Un dimanche de janvier, chanson évoquant la grande marche du 11 janvier.

Cette grande opération de communication organisée par le gouvernement et le Parti socialiste afin de faire revivre l’esprit du 11 janvier et de ressouder la base sociale du PS malgré les critiques grandissantes de la politique menée par le gouvernement actuel s’est finalement soldée par un échec. Face au tournant autoritaire du gouvernement, avec ses guerres et son état d’urgence, Paris était bien moins « Charlie » qu’en janvier dernier.


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