Ce mardi 21 mars 2023, lors d’une Assemblée Générale, près de 300 personnes ont voté l’occupation de l’Université Bordeaux Victoire à majorité. Ce vote s’est fait suite à la décision du gouvernement de passer en force la réforme des retraites, largement contestée par la population, avec son 49.3 : une mesure anti-démocratique, refusée par une large partie de la population, et notamment des jeunes, comme on a pu le voir dans diverses manifestations spontanées qui ont émergé dans toute la France ces derniers jours.

Comme dans d’autres villes, à Bordeaux, plusieurs établissements ont été bloqués ou occupés ces dernières semaines, réunissant des centaines de jeunes, comme à Sciences Po Bordeaux, à l’Université Bordeaux Montaigne, ou encore aux Beaux-Arts, exprimant ainsi leur rejet du gouvernement et de sa réforme. À l’Université de Bordeaux, la direction a refusé jusque-là les demandes de banalisation des cours, entravant alors la participation des étudiants à la mobilisation.

Malgré la tentative de la direction d’empêcher la tenue de l’Assemblée Générale dans les murs de l’Université ce mardi, les étudiants et personnels réunis ce jour ont décidé de faire de l’Université Bordeaux Victoire un Quartier Général de la mobilisation. Alors que se multiplient les initiatives de blocages, piquets de grèves, et actions dans le mouvement ouvrier et la jeunesse, le campus Victoire, par sa localisation au centre-ville, peut incarner le centre névralgique du mouvement.

En effet, alors que de nombreux secteurs affichent leur détermination à poursuivre le combat malgré le passage en force de Macron-Borne, des cadres d’auto-organisation et de coordination sont plus que jamais nécessaires afin de permettre au mouvement et à ses revendications de s’étendre.

Il faut se retrouver pour préparer la contre-offensive face à un gouvernement aux abois, isolé sur le terrain social et parlementaire, et qui n’a plus que la répression pour se défendre. En témoignent les centaines d’interpellations lors des manifestations des derniers jours, ainsi que les réquisitions des grévistes (éboueurs, raffineurs…) par la force. Si l’Etat réquisitionne les grévistes, nous réquisitionnons notre lieu d’études pour en faire un lieu d’appui aux luttes et aux grèves, et à leur généralisation !

Le mouvement étudiant, qui commence à montrer son retour sur la scène politique, doit se lier au mouvement ouvrier. Cette alliance est celle qui a ébranlé la bourgeoisie française en 1968, et c’est celle qu’on doit refonder aujourd’hui pour faire reculer Macron, mais aussi se battre pour une vie qui vaille la peine d’être vécue. Dans ce contexte, les étudiants qui occupent aujourd’hui l’Université Bordeaux Victoire se donnent pour objectif d’en faire un lieu de coordination qui permettrait de faire cette jonction tant redoutée par le gouvernement.