Hier, des étudiants étrangers de Paris 8 sont restés toute la nuit dans le bâtiment de la présidence après plusieurs semaines où elle a refusé d’appuyer la demande de dépôt collectif pour les titres de séjour. Porté par le Collectif des Étudiant·e·s Étrangèr·e·s de Paris 8, ces étudiants sont soutenus dans cette démarche Le Poing Levé.

Les étudiant·e·s revendiquent l’appui de la présidence de Paris 8 pour un dépôt collectif de demande de régularisation. Plutôt que déposer les dossiers au cas par cas, le faire collectivement dans le cadre d’un combat politique commun donne plus de chance aux étudiants de se faire régulariser. Certains sont inscrits à l’Université depuis des années et vivent avec la crainte permanente d’être explusés du jour au lendemain. Leur situation administrative les contraint à des conditions ultra-précaires : « Pour sortir de cette situation, on va continuer à occuper, c’est notre nouvelle maison ici. Nous on a pas de toit alors on va en trouver un » déclare un membre du Collectif des Étudiant·e·s Étrangèr·e·s. « La liste de mes galères au quotidien c’est : manger, se loger, et le transport. Tout ce qu’il me reste c’est les études » nous dit un autre étudiant. Ils subissent également la répression et craignent qu’elle ne s’intensifie avec les prochains Jeux Olympiques : « Avec les JO qui arrivent, on a besoin d’une carte d’identité parce qu’avec les contrôles, on a peur de se faire expulser » raconte Sonia, étudiante en Master. Par cette occupation, les étudiants dénoncent une situation de plus en plus invivable, à mesure que les lois racistes et xénophobes se succèdent, et exigent des réponses de la part des administrations et de la préfecture.

Après plusieurs heures de discussions et de pression maintenue par l’occupation, c’est une victoire : la présidente cède et s’engage à porter le dépôt collectif à la préfecture, qui sera aussi la prochaine étape dans la mobilisation des étudiants. Il faudra bien entendu continuer de suivre les dossiers avec elle, et de continuer le combat jusqu’à la régularisation des étudiants.

À l’heure où les mineurs isolés de Belleville occupent la Maison des Métallos, nous devons être nombreux à soutenir l’initiative des étudiants étrangers et à les soutenir dans leur demande du dépôt collectif, ainsi que soutenir les manifestations des collectifs de sans papiers.