La grève nationale du 24 janvier débute ces dernières heures en Argentine. Dans ce cadre, la matinée est marquée par des tentatives d’intimider les manifestants afin d’éviter une mobilisation massive face au congrès. Pour cela, le pouvoir s’appuie sur le fameux « protocole de sécurité », un dispositif mis en place par la ministre de la sécurité Patricia Bullrich, qui interdit les manifestations sur la chaussée, tout blocage de la circulation et contient plusieurs mesures comme la possibilité de faire payer aux organisateurs des manifestations le coût du dispositif policier.

Dans le cadre de cette offensive contre le droit de manifester, de nombreuses intimidations ont eu lieu depuis ce matin. Des fouilles systématiques d’autobus qui avaient été mis en place par les syndicats pour amener les travailleurs à la mobilisation dans la capitale se rendant à la manifestation ont notamment été organisées pour tenter d’effrayer les manifestants, avec des contrôles d’identité de l’ensemble des personnes présentes. Un autobus a même été saisi par la gendarmerie nationale sous prétexte d’« irrégularités » rapporte La Nacion.. Des méthodes qui cherchent à éviter une mobilisation massive venue des banlieues ouvrières de Buenos Aires où sont présentes les plus importantes concentrations ouvrières du pays.

Dans le même temps, un dispositif policier a commencé à se mettre en place autour de la Plaza del Congreso où se tient la mobilisation. Le « Protocole pour maintenir l’ordre public face aux blocages de la circulation » sera mis en place a annoncé le ministère de la Sécurité ce matin, rappelant qu’il est « absolument interdit de couper n’importe quelle artère ou voie de circulation ». Dans le même sens, les policiers ont bloqué l’accès des travailleurs du syndicat de la construction au pont Pueyrredón, situé dans le Sud de Buenos Aires.

La matinée a également été marquée par une provocation de la ministre de la sécurité sur Twitter, affirmant : « aucune grève ne peut nous arrêter » avant de dénoncer les « syndicalistes mafieux, gérants de la pauvreté, juges complices et politiciens corrompus » accusés de « défendre leurs privilèges » contre le changement « décidé démocratiquement par la société ».

Un ton très offensif repris par différents membres du gouvernement, affirmant que la mobilisation défend les « privilèges » de « la caste » qui en dit long sur la polarisation politique et sociale dans le pays, alors que les soutiens de Milei ont lancé un hashtag #YoNoParo (Je ne fais pas grève) pour dénoncer le mouvement.