« Nous apportons notre solidarité avec nos camarades du Nord, en grève depuis plusieurs mois et à qui la direction de Vertbaudet, avec la complicité des pouvoirs publics, n’oppose que mépris, haine et violence ! », déclare Olivier Mateu, secrétaire général de l’UD 13 de la CGT, pendant que les militants procèdent à l’envahissement de l’enseigne Vertbaudet de Plan-de-Champagne, près de Marseille.

Une action de solidarité importante, alors que la répression ne cesse de s’accentuer contre les grévistes du Nord, qui ont vu leur piquet attaqué par la police, avec un policier qui a étranglé une ouvrière présente le 16 mai.Le 17 mai Mohammed, délégué syndical de l’usine a été agressé et embarqué par un groupe violent alors qu’il rentrait chez lui, avant d’être gazé, frappé et humilié. Si l’identité des auteurs n’est pas encore élucidée, il est évident que toutes les méthodes les plus violentes sont utilisées pour tenter d’intimider les grévistes.

Face à la répression patronale, judiciaire et policière, les travailleuses de Vertbaudet qui se battent depuis 60 jours pour les salaires et la dignité conservent une détermination forte, et il faut multiplier les actions de soutien pour ne pas que leur colère reste isolée.

Contre la pression exercée par l’Etat et l’entreprise, il s’agit d’organiser la solidarité contre la répression, comme l’expriment les militants syndicaux de l’UD 13 défilant dans le magasin et entonnant des slogans en soutien à celles qui relèvent la tête. Leur secrétaire général met ainsi en garde : « le message est très clair, pour chaque violence contre nos camarades, le magasin Vertbaudet des Bouches du Rhône ne fonctionnera pas ». Pour maintenir la pression contre les méthodes de voyou Vertbaudet, les énergéticiens sont également de la partie et Olivier Mateu rappelle : « ce magasin, ainsi que toute la zone commerçante de Plan-de-Campagne, sera mise en sobriété énergétique aussi souvent que possible, à bon entendeur ».

La lutte de Vertbaudet montre aussi que, malgré l’absence de dates de manifestation organisées par l’intersyndicale avant le 6 juin, la colère est loin d’être retombée et que les travailleurs sont prêts à lutter, notamment contre l’inflation et pour des hausses de salaires. Loin des négociations avec Elisabeth Borne et avec un pouvoir qui matraque les travailleurs et travailleuses en lutte, l’enjeu est de soutenir la grève des Vertbaudet et de l’étendre, en coordonnant les différentes luttes contre les salaires et contre la réforme des retraites, comme l’exprimait Anasse Kazib ce mercredi, à l’occasion d’un rassemblement organisé par le Réseau pour la Grève Générale devant Matignon.