Il en aura fallu de peu pour rappeler aux travailleurs de la métallurgie que les forces de répression sont là pour défendre le camp adverse : le palais de ceux qui cassent leurs conditions de travail au détriment de leurs vies était bien gardé ce vendredi après-midi. Devant le siège de l’UIMM, le patronat des métallos avait fait dresser une barricade de fourgons policiers menaçants. Et pourtant la peur semble avoir rapidement changé de camp : devant le cortège d’ouvriers venus des quatre coins de la France, pour manifester leur colère face au mépris du gouvernement Macron et du patronat, les CRS ont vite mesuré le raccord de force et ont reculé, aspergeant les manifestants de gaz lacrymogènes. Une chaise a volé contre les bonhommes casqués, et une vitre du palais a été brisée par un jet de projectile.

Avant que les grands médias ne relaient l’image de « manifestants casseurs », nous reprenons à notre compte les propos de ce syndicaliste de la CGT, répondant avec une grande justesse à un journaliste : « Un carreau cassé et quelques petits heurts avec les CRS, c’est pas ça la violence. La violence c’est un mort par jour au travail en France. 350 morts tous les ans et des centaines de milliers d’estropiés au boulot. Ça c’est la violence. Les conditions de travail, c’est la violence au quotidien. Ça c’est la véritable violence. Des familles et des salariés qui n’arrivent pas à vivre de leurs salaires, ça c’est la violence ».

Vidéo d’ensemble de la manifestation :