Le 23 mars aux Ulis, Yassin, 30 ans, s’est fait tabasser par des policiers alors qu’il sortait acheter du pain. Selon son témoignage, ces derniers ne lui ont pas demandé son attestation et l’ont directement plaqué contre le mur, lui cognant la tête à plusieurs reprises. À la suite de cette agression arbitraire, Yassin a souhaité porter plainte, plainte qui a été immédiatement refusée.

Le lendemain, c’est au tour de Sofiane, 21 ans, de se faire interpeller par la BAC. Livreur pour Amazon, forcé de travailler malgré la pandémie, sa vie ne valant apparemment pas plus que les profits de son entreprise, il sortait pour se rendre à son travail. Il aperçoit des policiers au loin, et ayant oublié son attestation, il tente de partir rapidement. La réponse des forces de l’ordre, a, comme toujours dans les quartiers populaires, été la violence. On le voit sur la vidéo se faire matraquer alors qu’il est immobilisé au sol. Par la suite, les agents de la BAC partent avec Sofiane à l’opposé de leur véhicule, à l’entrée d’un bâtiment, continuant à le tabasser à l’abri des regards et malgré les cris de douleur du jeune homme.

Une telle violence ne peut être que dénoncée, et suit une logique répressive présente depuis des années déjà. L’état d’urgence sanitaire s’inscrit ainsi dans la lignée du racisme d’Etat et de l’état d’urgence instauré depuis 2015, qui place les classes populaires en première ligne face à la répression. Ce nouvel état d’exception, qui donne encore davantage de pouvoir à la police en banlieue, renforce une nouvelle fois ces discriminations et cette violence sans limites. Une fois de plus, les plus précaires sont les premières victimes de la crise sanitaire, que ce soit au travail en étant exposé au virus ou dans les quartiers populaires face à la répression.