Crédit photo : Révolution Permanente

Ce matin, la répression policière a continué contre les élèves du lycée Joliot-Curie à Nanterre : au moins cinq d’entre eux ont été interpellés et placés en garde à vue. Un important dispositif policier a été déployé devant et à l’intérieur de l’établissement. Comme le rapporte Sandra*, enseignante du lycée contactée par Révolution Permanente, “la brigade départementale et les policiers du commissariat ont violemment réprimé les lycéens mais également les profs qui ont tenté de protéger leurs élèves en s’interposant. Ça a été très violent”. C’est un saut qui est opéré dans la répression policière de ces jeunes lycéens mobilisés depuis maintenant plusieurs jours. Au total, 23 lycéens ont été interpellés et placé en garde à vue par les forces de police nous confirme la sœur d’un lycéen arrêté.

Depuis lundi, les élèves de Joliot Curie bloquent leur lycée en solidarité avec la journée de grève contre la répression dans l’Éducation Nationale du 11 octobre. En effet, un de leur professeur, Kai Terada, a été victime de répression syndicale de la part de l’institution qui après l’avoir suspendu, l’a muté de force dans un autre établissement. Hier, c’était déjà 14 lycéens qui étaient en garde à vue marquant un tournant dans la répression du mouvement. Un rassemblement de soutien devant le commissariat de Nanterre a été organisé le soir-même en solidarité à la répression des lycéens. Au total, c’est plus d’une vingtaine d’élèves qui ont été arrêtés et placés en garde à vue depuis le début de la mobilisation.

Ces lycéens montrent la voie, dans un contexte de dégradation des conditions de travail pour les enseignants et d’études pour les élèves mais aussi d’offensive islamophobe et sexiste menée par l’Éducation Nationale et le gouvernement. Les lycéens mobilisés exigent notamment la mise en place d’une aide aux devoirs à la hauteur des besoins, mais également la liberté de s’habiller librement, face à la volonté de contrôler les tenues vestimentaires des lycéennes.

Les images de la violente répression menée contre les élèves du lycée Juliot-Curie ne sont pas sans rappeler celles de Mantes-la-Jolie en décembre 2018, où plus de 150 lycéens avaient été arrêtés et placés à genoux dans la boue et les mains sur la tête.

La répression acharnée menée depuis lundi contre les lycéens de Nanterre, illustre la volonté du gouvernement d’écraser toute forme de contestation d’une jeunesse prête à s’organiser et à se mobiliser en solidarité avec leurs professeurs et avec les travailleurs de l’éducation nationale. Face à la répression des profs, au gazage des élèves et à la réquisition des raffineurs en grève, plus que jamais il est nécessaire de s’organiser pour faire front commun et élargir le mouvement en cours.

*Les prénoms ont été anonymisés.