La grève est suivie par 90% des salariés dans cette entreprise qui compte 180 salariés qui chargent et déchargent jour et nuit en marchandises les avions Air France. Si le mouvement est soutenu par un arc de force intersyndical, il est à l’initiative de la base des salariés, qui se réunissent à chaque débrayage pour échanger sur les suites du mouvement et la stratégie à adopter, décidant par exemple de débrayer quand ils peuvent avoir un gros impact sur la production.
Les grévistes défendent trois revendications centrales : ils exigent des augmentations de salaires pour faire face à l’inflation, de 300 euros pour tous sur les salaires de base. Une revendication qui unifie l’ensemble des salariés et est partagée plus largement sur la zone aéroportuaire. À Transdev interpiste elle est d’autant plus importante pour les salariés que ceux-ci sont rémunérés au SMIC. Les salariés font également preuve d’une importante solidarité avec leurs collègues précaires en demandant l’embauche des intérimaires, qui sont traités comme des salariés de seconde zone, jetables.
Enfin, et c’est un élément qui remonte particulièrement les travailleurs, ils exigent la fin de la pression managériale. Ils accusent notamment des membres de la direction de propos racistes et d’une politique discriminatoire. Un salarié qui souhaite rester anonyme témoigne : « pendant un mouvement de grève mon responsable hiérarchique est venu sur mon poste de travail me demander mon positionnement vis à vis de la grève, du fait que je sois un élu du personnel. Je lui ai dit que je pensais faire grève, et il m’a répondu : « tas vu comme t’es noir je te déconseille de faire grève si tu veux évoluer ». Lorsque j’ai fait un courrier à mes responsables et à l’inspection du travail pour dénoncer ces propos, il n’y a eu aucune suite si ce n’est que ses menaces ont été passées à exécution. Je suis loin d’être le seul à avoir subi du racisme ou de la discrimination syndicale de la part de responsables et de membres de la direction ».
Après plusieurs semaines de mouvement sans pouvoir échanger avec la direction, celle-ci s’est enfin résolue à discuter avec les grévistes. Pour autant, aucun euro d’augmentation de salaires n’a pour l’instant été proposé. Pendant ce temps, le mouvement continue de se renforcer, et dernièrement leurs collègues d’Air-France piste ont à leur tour commencé à débrayer pour leurs propres revendications, dans le sillage du mouvement de Transdev aéropiste-interpiste.
