Depuis le début du confinement de nombreuses vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des contrôles d’attestation de déplacement qui virent rapidement au passage à tabac contre des habitants de quartiers populaires.

C’est le cas de Ramatoulaye qui sortait faire des courses pour nourrir son enfant aux alentours de 16h, jeudi 19 mars dernier. Munie de son attestation de déplacement manuscrite elle part au supermarché avec son petit frère de 7 ans. Sur le retour elle tombe sur 8 policiers qui d’emblée lui mettent la pression. « Tout de suite, ils se mettent à m’insulter devant mon petit frère » témoigne-t-elle pour Actu.fr.

Suite à cela, les policiers font usage sans raison de leur taser en pleine poitrine de Ramatoulaye qui s’effondre sous le choc. Mais le calvaire n’est pas fini puisque dit-elle : « Dans le camion, ils ont continué à me donner, cette fois-ci, des coups de pieds en me disant que j’étais « une petite merde » ». La jeune femme, après avoir passé 1h en cellule, compte porter plainte : « Je veux témoigner parce que ce qui m’est arrivé aurait pu arriver à n’importe qui et ce n’est pas juste ! ».

La scène à été filmée et ne laisse pas de doute sur la violence policière qu’a subie Ramatoulaye, violence qui entraîne 5 jours d’ITT pour la jeune femme. Dans cette période de confinement la répression contre les quartiers populaires s’intensifie encore, conséquence d’un racisme d’Etat, incarné par sa police, hérité du passé colonial de la France.

Lire à ce sujet : « Coronavirus. Quand Etat d’urgence sanitaire rime avec racisme d’Etat »

De plus, un discours systématique de stigmatisation des quartiers populaires est développé dans les médias dominants qui s’empressent de dénoncer les « voyous de banlieue » qui ne respectent pas le confinement, sortent dans la rue sans attestation et autre motif qui semblent justifier pour eux, des violences physiques intolérables de la part des forces de l’ordre.

Ainsi, l’Etat d’urgence sanitaire est synonyme d’autoritarisme et d’amplification d’une répression policière déjà quotidienne contre les habitants de quartiers populaires. Le confinement made in Macron et l’incohérence du discours « Restez chez vous – Allez Bosser » montrent toutes les limites de gouvernement pour gérer cette crise.