Ces annonces étaient déjà pressenties depuis plusieurs jours. C’est désormais officiel. Le géant européen de l’aéronautique, Airbus, vient d’annoncer une baisse de sa production de 30% en moyenne suite à la baisse de la demande. Cela constitue le plus important ajustement de l’histoire de l’entreprise, qui anticipe les baisses de demande d’avions neufs à venir. La production du modèle A320, son best-seller, sera réduit de 30%, et celle du A350 et du A330 vont même baisser de 40%.

En conséquence, Airbus a annoncé l’arrêt temporaire de ses activités de production et d’assemblage sur ses sites de Brême et Stade, en Allemagne, et de Mobile, dans le sud des Etats-Unis.

Ces baisses de production viennent mettre encore plus en évidence le scandale que constitue la reprise du travail enclenchée dans ses usines françaises depuis le 23 mars. Une politique criminelle qui consiste à exposer des dizaines de milliers de travailleurs au cononavirus, et fait fabriquer des masques pour la production qui font si cruellement défaut aux hospitaliers. Une production qu’on savait déjà non essentielle dans la période… et encore plus avec la baisse de la demande.

En réalité, si la direction d’Airbus force pour reprendre la production, c’est pour imposer les livraisons de ses appareils et empêcher les achats d’être décommandés, mais aussi pour préparer la compétition avec l’autre géant de l’aéronautique et concurrent direct, Beoing.

Dans ce marché de la mort entre les deux concurrents, ce sont les travailleurs qui paieront les pots cassés. Aujourd’hui ils risquent leurs vies sur la chaîne. Demain, ils subiront les restructurations qui s’annoncent de plus en plus probables, alors même que l’aéronautique a engrangé des milliards de profits depuis des années.

Nous n’avons pas à payer la crise des capitalistes dont nous ne sommes responsables. C’est pourquoi il faut exiger dès maintenant la fermeture de toutes les entreprises de l’aéronautique, pour mettre fin aux chaines de contamination, ainsi que l’interdiction des licenciements.