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Euskal presoak, euskal herrira !

Bilbao et Bayonne aux côtés des prisonniers politiques basques

Corinne Rozenn Des Ikuriñas par centaines. Le drapeau basque était à l’honneur, lors de la grande manifestation organisée à Bilbao, en Euskadi (Pays Basque Sud), ainsi qu’à Bayonne (Pays Basque Nord) pour réclamer l’application du droit des prisonniers politiques abertzales - la gauche indépendantiste basque - à purger leur peine au Pays Basque.

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Tous les ans, le premier samedi de janvier, Bilbao, la capitale de la Biscaye, l’une des sept provinces d’Euskal Herria, est le théâtre d’une manifestation des parents de détenus politiques abertzales et de leurs soutiens. Cette année, la mobilisation a rassemblé plus de 70.000 personnes. Ouverte par quelques 3000 proches de détenus, la manifestation a été l’une des plus importantes de ces dix dernières années. Parallèlement, 10.000 personnes défilaient à Bayonne pour réclamer également le rapprochement des détenus politiques basques des prisons basques.

La transformation du climat politique dans l’État espagnol n’est pas pour rien dans ce succès, de même que le tremblement de terre électoral qui n’a pas épargné le Pays Basque Sud. Dans la communauté autonome d’Euskadi, le Parti Nationaliste Basque, à la tête de la Communauté Autonome depuis 1979, est arrivé juste derrière Podemos, qui a fait plus de 25% des voix. Les deux formations étaient suivies par EH Bildu, la coalition de la gauche abertzale qui est arrivée devant les autres partis, à commencer par le Parti Populaire (PP, droite) et le Parti Socialiste (PSOE).

Les rues de Bilbao et de Bayonne n’ont pas désempli, samedi dernier, constellées de drapeaux de ELA, le principal syndicat en Euskadi, lié à la gauche abertzale, de EH Bildu et, bien entendu, d’Egin Dezagun Bidea (« faisons le chemin », en basque), l’association de parents de détenus. Cela n’empêche pas le gouvernement espagnol, conduit jusqu’à présent par la droite, de même que François Hollande et sa garde des Sceaux, Christiane Taubira, de faire la sourde oreille et ne rien vouloir entendre des revendications populaires basques, et ce en dépit du fait que l’ETA, l’organisation combattante indépendantiste basque, a annoncé la fin de la lutte armée en 2011.

Il y a encore aujourd’hui plus de 400 prisonniers politiques basques incarcérés dans l’État espagnol et en France, dans 73 établissements distincts. Egin Dezagun Bidea réclame notamment l’application des dispositions prévues par la Convention Européenne des Droits de l’Homme, à savoir le fait que tout détenu a le droit d’être incarcéré dans un centre pénitentiaire proche de son domicile d’origine. Dans un esprit de vengeance et de destruction des liens de résistance, Madrid et Paris dispersent systématiquement les détenus abertzales, forçant les parents, proches et avocats à effectuer de longs trajets et impliquant un isolement des prisonniers.

Le combat, a minima, pour le regroupement des prisonniers dans des centres au Pays Basque, la libération immédiate de tous les prisonniers ayant fini leurs condamnations, l’abandon des condamnations à perpétuité en cours dans l’État français et la mise en liberté des prisonniers ayant effectué les 3/4 de leur peine, fait partie intégrante du combat pour le droit du Pays Basque à l’autodétermination. Cela reste un combat d’actualité, des deux côtés des Pyrénées, et plus encore aujourd’hui avec le raidissement autoritaire et la lepénisation du gouvernement français.


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