Toute personne qui a déjà pris l’autoroute A16 entre Dunkerque et Calais a vu, au moins une fois, ces migrants qui marchent sur la bande d’arrêt d’urgence pour rejoindre une aire d’autoroute ou les alentours du port où ils pourront peut-être monter dans des camions vers l’Angleterre. Bravant le danger, ils risquent tout sur l’autoroute et parfois au péril de leur existence.

18 morts sur les bords de la route en 2015, 14 en 2016, 4 en 2017 et désormais un en 2018 selon les chiffres officiels. Ce mardi, sur l’A16 dans la direction Calais-Dunkerque à hauteur de Marck, dans le Pas-de-Calais, un migrant est mort. Percuté ou tombé d’un véhicule, le sort de ce migrant illustre la détresse totale que la gestion calamiteuse des autorités génère pour eux.

La politique migratoire française, qui renforce les processus d’exclusion des réfugiés depuis que Gérard Collomb a demandé aux préfets d’accélérer les procédures-, montre ici les conséquences dramatiques auxquelles elle aboutit. Celui qui en a « marre de passer pour le facho de service- » avec sa politique du chiffre et d’exclusion devrait pourtant se rappeler que les conditions dans lesquelles les migrants sont traités en France sont indignes au point qu’elle « pourrait être condamnée- ». La mort de ce migrant le rappelle tristement encore une fois.

Crédits photo : DENIS CHARLET / AFP