Le feuilleton raciste autour de l’imam de Bagnols-sur-Cèze se poursuit de la façon la plus brutale possible. Dans le cadre d’une offensive initiée par le RN et reprise à la volée par Darmanin, l’imam Mahjoubi fait l’objet depuis le week-end dernier d’une avalanche d’attaques sur la base d’un prêche tronqué et déformé.

Dans ce cadre, ce jeudi matin, suite à un arrêté ministériel d’expulsion, l’imam a été interpellé chez lui, menotté devant ses enfants et envoyé à Paris pour être enfermé en centre de rétention administrative (CRA). L’objectif de Darmanin est de l’expulser le plus vite possible, le ministre de l’Intérieur cherchant avec cette opération à faire une démonstration de la volonté d’exécution des OQTF du gouvernement.

Une offensive d’une brutalité particulièrement frappante, alors que, comme le note France Info, « l’imam Mahjoub Mahjoubi vit en France depuis 1986, il est marié, il a cinq enfants français, tous mineurs, tous scolarisés. » Si ces éléments devraient théoriquement limiter la possibilité d’une telle expulsion sommaire, l’État semble déterminé à aller au bout de sa démarche, après le relatif échec qu’avait constitué la précédente campagne visant l’imam Hassan Iquioussen.

Dans un tweet, Darmanin s’est félicité en début d’après-midi des possibilités offertes en ce sens par la récente loi immigration, expliquant : « sans la loi immigration, cela n’aurait pas pu être possible. La fermeté est la règle. » Une référence probable à la possibilité d’expulser certaines catégories d’étrangers en situation régulière, jusqu’ici protégés des expulsions sommaires, ou encore à la possibilité élargie de justifier des arrêtés d’expulsion sous couvert d’atteinte à l’ordre public.

Face à une attaque qui vise à normaliser les expulsions de personnes étrangères, la réponse du mouvement ouvrier, de la gauche et de l’ensemble du mouvement social doit être claire : stop à l’expulsion raciste, abrogation de la loi immigration et de toutes les lois islamophobes, régularisation de tous les sans-papiers ! Après le passage de la loi immigration, il y a urgence à faire front contre la radicalisation xénophobe du régime.