Ce lundi, sur les sites de Stellantis au Canada, le syndicat Unifor a appelé ses 8200 syndiqués à se mettre en grève. Une grève éclair puisque moins de 8 heures après son début, le syndicat a annoncé être parvenu à un accord provisoire avec la direction du géant de l’automobile. Une victoire inédite pour ces salariés canadiens. A Windsor, l’un des principaux sites de Stellantis dans le pays, cette grève est la première depuis 1986.

A l’origine de la grève, un ultimatum déposé par le syndicat dans le cadre des négociations ouvertes avec Stellantis depuis deux semaines. Durant les négociations, Unifor a calqué ses revendications sur la base des augmentations importantes obtenues dans les entreprises General Motors et Ford. L’impasse des négociations avec Stellantis a finalement poussé le syndicat à appeler à des piquets de grève devant tous les sites de l’entreprise lundi matin. Plus de 8 000 grévistes selon le syndicat Unifor ont ainsi suivi le mouvement pour exiger des augmentations de salaires au géant franco-italien Stellantis.

La mobilisation a donc arraché en un temps record des revendications similaires à celles concédées par les géants Ford et General Motors aux USA. Concrètement, les salariés auront une augmentation de 20% sur 3 ans pour la production et 25% pour les travailleurs spécialisés. L’accord préliminaire prévoit aussi l’instauration d’une prime du coût de la vie (COLA) indexée sur l’inflation et d’importantes primes de productivité. Les revendications spécifiques au groupe sont aussi acquises, principalement sur l’augmentation des pensions de retraite.

Au Canada, cette victoire fait écho à celle arrachée trois semaines plus tôt chez General Motors. La mobilisation de 4 300 salariés pendant 14 heures de grève avait permis l’obtention d’augmentation similaire. Chez Ford, Unifor a aussi conclu le même accord à la suite de négociations. Ces concessions importantes sont évidemment directement liées aux mobilisations historiques menées par les travailleurs de l’automobile aux États-Unis.

En effet, le rapport de force des travailleurs canadiens a été particulièrement renforcé par la dynamique en cours aux USA, avec une crainte des « Big Three » (Stellantis, Ford, General Motors) de voir la grève se propager. Alors que la grève prend fin aux Etats Unis avec des accords provisoires concédant 25 % d’augmentation de salaires, il était central pour Stellantis d’éviter une nouvelle expansion du conflit.