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Un climat électrique. Interview d’Arnaud Pacot, secrétaire général CGT Energies Aube

Centrale nucléaire de Nogent en lutte. « Dans l’Aube, niveau énergie, on n’a pas dit notre dernier mot »

Le Medef troyen dans le noir, l’Hôtel des impôts sans courant, une opération péage gratuit : dans l’Aube, où se situe la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, l’un des bastions du mouvement contre la loi Travail, les travailleurs « sont plus remontés que jamais », confie Arnaud Pacot, secrétaire général de la Fédération Mines et Energie de la CGT dans le département.

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Si la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, la première à partir, s’est retrouvée sous le feu des projecteurs à partir du moment où un appel national à la grève dans les centrales a été lancé, « le mouvement, chez les salariés de l’énergie dans l’Aube, a commencé début mars », souligne Pacot. C’est tous les secteurs qui participent au mouvement, avec les travailleurs de la centrale, qui emploie 700 salariés, mais également ceux de la distribution, ERDF et GRDF, ceux d’EDFSA ainsi que les transporteurs de RTE.

Au niveau de la centrale de Nogent, les deux dernières AG ont tourné à une centaine de grévistes, très déterminés, mais tout a basculé « quand les camarades ont décidé de sortir de leur lieu de travail pour se faire voir. On a démontré qui pouvait contrôler l’outil de production ».

Jeudi, pour la journée d’action, « on a coupé le courant au Medef de Troyes, pendant environ trois heures, mais également à l’Hôtel des Impôts, durant trois heures aussi. Notre idée, ce n’est pas d’impacter un quartier. On mène des actions précises. On a pu faire passer les usagers, localement, en heures creuses et jeudi c’est les patrons qu’on a impactés. Les cibles, ce sont les bâtiments administratifs et les services marchands ».

Qu’on ne vienne pas le traiter de « terroristes ». « Il faut avoir un peu de mémoire. On n’a tué personne. Les propos de Gattaz [contre la CGT] sont allés beaucoup trop loin, et ce qui m’a choqué, c’est que dans le monde politique, il n’y a pas eu de condamnations, ou presque pas, dit Pacot. Ça c’est intolérable. Ça montre aussi le côté schizo du patronat. D’un côté ils nous disent que les syndicats ne représentent personne, et maintenant ils veulent nous faire la peau ».

Les actions vont se poursuivre, en dehors des lieux de travail. Jeudi, une « opération péage gratuit a également été organisée à saint-Thibault, sur la A5, avec un excellent retour ». Baisses de charge sur la centrale, coupures de courant ciblées, passages en heures creuses pour les usagers, les électriciens de l’Aube et les travailleurs de la centrale nucléaire de Nogent n’ont pas dit leur dernier mot, à en croire Arnaud Pacot.

Propos recueillis par Paul Tanguy

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