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Déraillement d’un TGV à Marseille. A qui la faute ?

Le déraillement d'un TGV Paris-Marseille le Vendredi 24 Août à l'entrée de la gare de Marseille St-Charles, pose une nouvelle fois question : Qui est coupable ?

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Les incidents ferroviaires, ces évènements inacceptables qui font sortir la grogne autant du côté de la population que du côté des cheminots. Pourtant de nos jours ils sont de plus en plus fréquents, parfois violents et meurtriers, parfois miraculeusement aucun blessé n’est à déplorer. C’est justement ce dernier cas à l’entrée en gare de Marseille St-Charles, le Vendredi 24 Août ou un TGV en provenance de Paris a déraillé. A faible vitesse le TGV a déraillé, et d’après l’enquête un rail aurait été retrouvé cassé a deux endroits.

Néanmoins l’enquête ne détermine pas si ce rail cassé est la cause du déraillement ou s’il en est le résultat. Toujours est-il qu’après la catastrophe de Brétigny, la question de la maintenance se pose encore et toujours, avec des cheminots qui possèdent de moins en moins de moyens (effectifs et matériels) et de temps pour les opérations de maintenances, ainsi que la sous-traitance de plus en plus commune qui est composée de cheminots aux conditions de travail dégradées, sous-payée, et sans le savoir faire historique de la SNCF. On peut y observer un souhait de l’entreprise d’écarter les pas de maintenance, réduire la maintenance et ces coûts et rentabiliser le plus possible dessus. En somme faire du plus avec du moins, comme tirer sur un élastique et s’arrêter juste avant le point de rupture. Bien sûr après l’incident toutes les aiguilles ont été remplacées, avec une habitude a la SNCF d’attendre un incident pour remplacer ou effectuer des opérations.

La casse d’un service public

Depuis des années la SNCF change petit à petit de visage, du géant service publique, à une Société Anonyme à la recherche du bénéfice, qui comme toutes les autres entreprises n’investira que sur les lignes rentables.

Des effectifs au sein de la SNCF de plus en plus réduits, comme à Marseille ou seulement 6 cheminots constituent la brigade de Marseille St-Charles contre 2 équipes de 14 cheminots en 2000. C’est une réduction des effectifs divisée pratiquement par 5 ! Même constat dans les ateliers de maintenance ou la réduction des effectifs, et la polyvalence sont de plus en plus courants, la maîtrise de son métier est mise de côté. Des équipes de techniciens expérimentés sont créés, et ont pour objectif de simplifier au maximum les opérations de maintenance avec des ordres d’exécution. Aujourd’hui les cheminots subissent l’aliénation d’un travail dont ils n’ont plus la vision globale, beaucoup de jeunes cheminots en sont victime et sont désintéressés, pour les plus anciens ils sont obligés de s’adapter en étant témoin de la disparition d’un savoir-faire.
Aujourd’hui il est aussi de plus en plus rare de voir des guichets ouvert dans une gare, ces derniers ont été remplacés par des bornes automatiques...

La privatisation c’est la solution qu’ils disent

Ces derniers mois dans tous les médias traditionnels, nous avons eu le droit au cheminot bashing en boucle, "la privatisation c’est bien", "les prix vont baisser". Pourtant en Allemagne, en Italie et en Angleterre les dysfonctionnements et les accidents sont très nombreux depuis l’ouverture à la concurrence, tellement nombreux que les Anglais souhaitent renationaliser le rail. Il est assez logique que privatisation rime avec profit, avec pour but de laisser les infrastructures au contribuable, et d’exploiter au maximum le marché juteux de la grande vitesse et des lignes rentables. L’Autre paramètre à prendre en compte est le remplacement du matériel à venir, c’est un peu le coup de poker du gouvernement. Par exemple dans des lignes où le matériel est vieillissant comme sur la ligne D du RER (où les voyages sont extrêmement difficiles en été), le remplacement du matériel roulant en 2021, sera un argument pour le gouvernement et autres politiciens bourgeois de tenir le classique discours "Voilà les fruits de la privatisation et de nos réformes".

Enfin dans le cas de l’île de France où un budget a été débloqué pour rénover l’apparence du matériel aux couleurs d’île de France Mobilités, alors que la priorité se trouve justement ailleurs depuis des années (maintenance du réseau ferroviaire, matériel roulant).

Services publics, usagers, cheminots même combat

De nos jours pour avoir un service public ferroviaire de qualité, il est nécessaire que les cheminots et les usagers se mobilisent ensemble pour que la maintenance et les investissements soient faits de manière efficace et pour éviter les catastrophes comme celle de Brétigny.

Crédits photos : © Image France 2 / Alexandre Lepinay


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