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Dans un court texte, EELV exprime son soutien face à la répression violente à ses seuls élus - Lisa Belluco et Benoït Biteau - « qui ont subi des coups lors des opérations de maintien de l’ordre ». Rien sur les plus de 50 blessés et l’appareil policier, composé de 1700 gendarmes et 7 hélicoptères, déployé par la préfecture contre les manifestants.

A l’inverse, le communiqué dénonce « les actes de violence commis par des manifestant-es, à l’encontre de Yannick Jadot et Charles Fournier » et se délimite des « insultes et des dégradations ». En d’autres termes, les violences policières sont présentées comme des « opérations de maintien de l’ordre » là où des sifflets contre Jadot et une voiture taguée sont nommés « violences ».

Derrière un faux débat stratégique sur la « non-violence », EELV reprend la rhétorique de diabolisation des militants anti-bassines pour se désolidariser des actions en cours. Alors que le gouvernement et la droite organisent une cabale contre le soi-disant « éco-terrorisme » des militants écologistes sur place pour criminaliser leur lutte, ce communiqué des Verts est un appui pour justifier la répression en cours.

Dans le même sens, les élus EELV des Deux-Sèvres ont expliqué, dans leur communiqué local, préférer « la lutte constante et acharnée dans les institutions », aux « promesses illusoires qu’allument les barricades ». Au-delà de la confirmation de leur position d’appui au système responsable de la crise écologique en cours, les élus ajoutent : « défier des gendarmes mobiles est moins utile que de tordre le bras à ceux qui les commandent. »

Après la montée sur les barricades de Jadot et le passage dans les gaz lacrymogènes de Lisa Belluco, députée, EELV en a fini avec son visage radical. Vite rattrapés par les critiques de la droite sur leur présence dans une « manifestation interdite », ces mêmes élus se rangent maintenant derrière la répression du gouvernement.

Yannick Jadot a même participé à l’acharnement contre la violence du « black-block » sur les réseaux sociaux. En vérité, ces déclarations n’ont rien d’étonnant, de la part d’un parti qui, après avoir manifesté aux côtés de la police a soutenu l’intervention du GIGN contre les luttes sociales en Guadeloupe. Le dernier candidat d’EELV aux présidentielles est en ce sens un des principaux représentants d’une écologie pro-patronale visant à faire payer la transition écologique aux plus précaires, tout en soutenant, directement ou indirectement, toute tentative de répression de mouvements sociaux.

Du côté de l’aile gauche du parti, conduite par Sandrine Rousseau et ses soutiens, la donne est sensiblement identique. Après avoir expliqué le besoin d’une écologie de combat à Yannick Jadot sur BFM TV, la garante d’une écologie supposée "radicale" s’est rangée du même côté que le député européen, le lendemain, en partageant le communiqué sur ces réseaux sociaux. Ce revirement de discours montre les contradictions d’un projet qui se veut de « rupture » et proche des mouvements sociaux, mais, dès lors qu’il est confronté à un mouvement, finit par soutenir le système pour ne pas apparaître trop radical vis-à-vis des institutions.

En définitive, quelles que soient les forces au sein du parti, les Verts finiront toujours par participer à la criminalisation des luttes, au lieu d’être solidaires face à la répression, malgré les désaccords politiques. Alors que le gouvernement a peur d’un retour en force de mobilisations écologistes radicales, et impose la terreur par la répression pour décrédibiliser le mouvement, toute notre solidarité va aux manifestants anti-bassines à Sainte Soline !