Avec une centaine de manifestant-e-s présents au rassemblement devant le TGI un vendredi soir, il n’y avait pas à rougir de la mobilisation. Drapeaux de Sud Educ, de FO, de la LdH, avec le soutien de l’UL CGT, la participation d’enseignants du Snes également, le rassemblement a permis de mettre sur la place publique les doléances qui sont celles des profs et parents de Bobigny.

Comme le rappelait une maman, les problèmes dépassent les frontières du 93 : des collèges à plus de 600 élèves au bord de l’explosion, des personnels non remplacés, des agents en sous-effectif. Et pourtant, « il y a de l’argent pour financer les guerres ».

Preuve que la lutte n’est pas que balbynienne, des représentants de grévistes des lycées Rostand, de Villepinte, et de Barbusse, à Saint-Denis, étaient également présents, bien déterminés à ce qu’un « plan d’urgence soit adopté pour le 93 ».

« Il faudrait faire comme en 1998, disait un prof ayant plusieurs grèves au compteur. On a débrayé pendant plusieurs semaines, mais tous ensemble. C’est à ce moment-là que le ministère a tout lâché et qu’on a pu avoir de véritables acquis ».

Mais le 93 reste un « territoire à part ». En témoigne encore une fois la répression dont ont été la cible, vendredi matin, les lycéens de Jean Zay, à Aulnay. Une trentaine, assis à l’extérieur de l’établissement et soupçonnée de vouloir le bloquer, a été matraquée par les CRS qui ont embarqué quatre jeunes en garde-à-vue.

Un argument supplémentaire, s’il en fallait, pour consolider et appeler à de nouveaux rassemblements comme celui de Bobigny, en lien avec le mouvement Touche pas ma ZEP, en relation avec la jeunesse lycéenne mobilisée, trop souvent laissée sans-défense devant les forces de répression, et en rapport avec les secteurs qui se mobiliseront le 7 mars, dans le cadre de la journée de grève du public, et le 19, pour la grande marche contre les violences policières.