Une offensive patronale soutenue par les violences policières et la propagande médiatique

C’est peu dire que la rentrée sociale est placée sous le signe d’une offensive ultra libérale de la part du patronat. Si l’université d’été du MEDEF, et la fine équipe politicienne qui y a défilé, laissait présager ce scénario, le patronat n’a pas perdu une seconde pour mettre en œuvre sa politique anti-travailleurs. Alors que les cas de SFR et de Bouygues Telecom donnent un aperçu des conséquences néfastes de la loi travail pour les salariés, la rentrée est marquée par un nombre croissant de plans de licenciements en tout genre. Des Latécoère à Toulouse aux « Alsthommes » de Belfort, ce sont des milliers de vies qui sont sacrifiées sur l’autel des profits. Et après 5 mois de conflit social intense, le gouvernement et le patronat passent à la vitesse supérieure pour écraser toute forme de résistance.

Le 15 septembre a été une rentrée des violences policières : la stratégie répressive entreprise au printemps dernier par le gouvernement s’est intensifiée, et de nouveaux blessés et interpellés se sont ajoutés à une liste déjà trop longue.Une politique répressive où le tribunal et ses juges sont le prolongement des matraques et des CRS : les procès contre les opposants à la loi travail se succèdent, s’attaquant à l’ensemble de celles et ceux qui ont osé se lever face à l’appétit féroce du patronat.

C’est dans ce contexte que les Air France et les Goodyear, pour ne citer qu’eux, vont bientôt devoir faire face à la justice bourgeoise. Cette justice vient prévenir les futurs salariés en lutte : si vous résistez trop, la justice nous vengeraet si vous levez le petit doigt face à un plan de licenciement massif, vous passerez au tribunal. Avec en ligne de mire les amendes et la prison … Si ce n’est pire. En effet, c’est bel et bien parce qu’il se dressait face à un projet aux retombées financières juteuses pour ses promoteurs que Rémi Fraisse a été assassiné par la police.

Au milieu de cette réalité sordide, les caméras et autres appareils photos des médias dominants ne se braquent que sur quelques vitres brisées, quelques poubelles brûlées et quelques jets de cocktail Molotov. Alors que la majorité de la population est toujours opposée à la loi travail et favorable à la poursuite de la mobilisation, l’objectif du gouvernement et ses relais médiatiques est bien entendu d’isoler tout mouvement social, par peur d’une multiplication des conflits ou, pire encore, une reprise du mouvement dans la durée. Ainsi sont passés sous silence les multiples blessés des manifestations et les suicides qui se multiplient sur les lieux de travail : l’offensive patronale doit être imposée par la force, sur le terrain et dans les esprits.

L’unité et la solidarité comme arme de résistance ! Tous à Amiens les 19 et 20 octobre !

Dans un communiqué, la CGT Goodyear a appelé à un rassemblement massif les 19 et 20 octobre à Amiens en soutien des 8 travailleurs menacés par la bourgeoisie et sa justice. Et c’est bel et bien une réponse nationale qui est nécessaire pour faire pencher la balance dans le rapport de force en faveur des travailleurs. De tous les travailleurs, car une victoire des Goodyear serait une victoire pour toutes celles et ceux actuellement en lutte, victimes de la répression policière et judiciaire. Dans un contexte social potentiellement explosif, une telle victoire porterait un réel coup au patronat. Loin d’être une petite victoire pour notre camp social, cette victoire inverserait la vapeur dans un contexte où la criminalisation des mouvements sociaux est une entreprise de fond menée par le gouvernement.

C’est pourquoi une présence massive à Amiens les 19 et 20 octobre est fondamentale. Les travailleurs de tout horizon, mais aussi la jeunesse, doivent venir exprimer leur soutien et leur détermination à ne pas se laisser intimider par le patronat et son gouvernement. Nous sommes tous des Goodyear !

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