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Le ministère de l'Economie sous pression de la colère sociale

Fermeture de Ford Blanquefort : un plan social invalidé et du sursis pour les ouvriers

Ce lundi 28 janvier, le Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) proposé par Ford pour l'usine de Blanquefort n'a pas été homologué par le ministère de l'Economie. Est-ce l'effet gilet jaune sur le gouvernement qui craint d'aggraver le contexte social ? Possible. En attendant, c'est un répit supplémentaire pour les 850 ouvriers de l'usine en lutte pour leurs emplois.

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L’usine de Ford Blanquefort est implantée dans le bassin girondin depuis 1972 et emploie actuellement plus de 850 salariés. Depuis le 7 juin 2018, l’annonce de la fermeture de l’usine par le constructeur américain a ouvert les négociations autour du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE). Ce PSE concerne les 850 ouvriers de l’usine, mais il est important de rappeler que ce sont plus de 3000 emplois qui sont menacés de manière indirecte dans le tissu industriel local, car dépendant de l’usine de Ford.

Une reprise de l’usine par le fabricateur Belge Punch avait été refusée par Ford en décembre dernier. S’il permettait de sauver près de 400 emplois sur l’usine, le plan n’était pas rentable pour Ford qui préférait fermer et licencier froidement ses salariés.

Après ce refus du repreneur, Ford a donc vu son PSE refusé. En effet la direccte, administration en charge du plan social, a refusé d’homologuer ce PSE au motif que « cette décision a pour objectif de sécuriser l’ensemble des parties en pointant la non-conformité de la procédure au regard des éléments de droit attendus », comme l’atteste son communiqué de presse.

Ce refus du PSE par l’administration donne un répit supplémentaire aux ouvriers comme le souligne l’ex-candidat à la présidentielle Philippe Poutou : cela "ne règle pas tout mais donne un répit, une chance supplémentaire".

Ce refus a aussi pour objectif de donner un délai supplémentaire à Punch pour revoir son plan de reprise. En effet Bruno Le Maire, ministre de l’Economie s’est dit favorable à une reprise de l’usine par le groupe belge et s’est dit prêt à "un éventuel rachat temporaire par l’Etat, afin de garantir l’avenir de l’usine ».

Face à l’idée du rachat de l’usine par l’État Philippe Martinez, secrétaire générale de la CGT, s’est prononcé sur le sujet lors d’un entretien pour Franceinfo. Selon lui, le groupe américain a déjà reçu de nombreuses subventions de la part de l’État et de la région afin de maintenir son activité. Pour Martinez, il ne doit pas être question d’un rachat par l’État mais bien d’une réquisition directe de l’usine par ce dernier.

La réquisition semble en effet être une issue plus favorable pour les ouvriers. Mais à l’heure où Philippe Martinez appelle à une journée de grève interprofessionnelle le 5 février, poussé par les bases syndiquées et la mobilisation des gilets jaunes, on peut critiquer le manque de réaction et de combativité de la direction de la confédération face à cette fermeture d’usine criminelle.

La non-homologation du PSE ne représente donc pas en soi une solution face à cette destruction massive d’emploi par Ford, mais seulement un répit pour les salariés. Au contraire, l’initiative de la CGT Ford de se rallier aux Gilets Jaunes est déjà un pas en avant vers un élargissement de la lutte contre la fermeture de l’usine de Ford. La présence des ouvriers de Ford dans les manifestations du samedi a été bien reçu par les Gilets Jaunes, montrant ainsi que l’hostilité du mouvement vis à vis des syndicats concerne en réalité bien plus le pourrissement bureaucratique des directions syndicales que les bases ouvrières syndiquées, luttant pour leurs conditions de vie et de travail tout comme les Gilets Jaunes.


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