Dès 13h, ce dimanche 11 février à Bordeaux, les premiers manifestants se retrouvaient place de la Victoire pour une mobilisation contre le projet de huit nouveaux puits de pétrole à la Teste de Buch, dans le bassin d’Arcachon. Vers 14h, ce sont plus de 3000 personnes qui se sont élancées dans les rues bordelaises, parmi lesquelles de nombreuses personnalités du mouvement écolo comme Greta Thunberg, présente en tête de maniestation, Thomas Brail, Christophe Cassou ou encore Camille Etienne.

Des pancartes aux slogans, l’objectif est clair : faire reculer le projet écocide de l’entreprise canadienne Vermillon qui, appuyée par le gouvernement, souhaite accélérer l’exploitation pétrolière dans le bassin et tirer un maximum de profits avant la fin de la production d’hydrocarbures annoncée pour 2040 en France par la loi Hulot de 2017.

Ces projets de nouveaux forages ont connu un coup de projecteur médiatique ces dernières semaines, notamment suite aux dénonciations menées de nombreuses figures du mouvement écologiste en France et en Europe. Une partie d’entre elles s’est déplacée à la manifestation. L’appel lancé par le collectif Stop pétrole bassin d’Arcachon a donc réuni largement, parmi les organisations visibles, on retrouvait Greenpeace, XR, Alternatiba, le NPA, Révolution Permanente et Le Poing Levé, EELV, La France insoumise.

On retrouvait ainsi dans la manifestation de nombreux jeunes, rappelant les mobilisations Friday For Future. À ce titre, un jeune activiste arborant un keffieh en hommage au peuple palestinien affirme : « Nous, on n’est pas pour une écologie des petits gestes, pour une écologie du greenwashing, du verdissement, on est pour une écologie décoloniale, anti-patriarcale. Le Giec à bientôt 40 ans, il est temps de faire bloc, il est plus temps et l’heure de demander surtout à ce gouvernement qui autorise de nouveau forage de pétrole. »

Si cette deuxième manifestation réussie est une étape importante contre le projet de Vermillon, elle a dénoncé plus profondément l’ensemble de cette industrie. Une industrie, qui, comme l’a développé Arturo, militant de Révolution Permanente, est le symbole de l’exploitation impérialiste à travers le monde, provoquant des écocides et des expropriations de centaines de milliers de personnes comme en Ouganda avec le projet Eacop de Total. Le discours de Vermillon et du gouvernement ne dupe personne, le greenwashing est flagrant et personne ne veut d’un circuit court du pétrole.

La veille, la ZAD de protestation contre le projet d’autoroute A69 faisait l’objet d’une tentative d’expulsion policière à grand renfort de lacrymos. Une action qui s’inscrit dans la continuité de la brutale répression des militants écologiques par le gouvernement. Plus largement, les 200 blessés de Sainte Soline, les centaines d’interpellés du premier mai, les milliers de condamnés des révoltes des quartiers populaires en juin, et la répression qui s’est abattue sur le mouvement de solidarité à la Palestine ont subi la même logique de criminalisation systématique du gouvernement pour justifier la répression. Un dénominateur commun qui doit mener à des alliances contre le gouvernement et le système destructeur qu’il protège.