Philippe Poutou et deux de ses collègues syndiqués CGT avait été poursuivis en justice après une action lors du Mondial de l’automobile de 2012 et 2014 où ils avaient envahi un stand du constructeur Ford et jeté... des confettis. Cette manifestation s’inscrivait dans la lutte contre le plan de licenciements et de fermeture d’usine que Ford essaye tant bien que mal de mettre en place depuis une dizaine d’années.

Les trois ouvriers ont été convoqués par la justice parisienne le mois dernier pour « délit de dégradation » sur les voitures exposées, ce qui leur avait valu une amende de quelques centaines d’euros. Ils ont finalement été relaxés car il n’y avait pas suffisamment d’éléments pour l’inculpation qui rentrait dans le délit de dégradation. Le tribunal avait requalifié les faits en « dégradations contraventionnelles » et avait considéré que « la prescription est acquise » pour d’ « éventuelles contraventions ».

Fidèle à elle même, la direction de Ford continue l’acharnement contre les ouvriers de Ford Aquitaine Industries et a décidé de faire appel après la décision de relaxe du le parquet de Paris, figeant le dossier pour une période indéterminée. La CGT Ford parle de la volonté de la multinationale de faire taire la contestation, une contestation qu’elle a bien du mal à contenir. Si la relaxe avait été prononcée c’est également grâce au soutien large autour des inculpés. Il faudra faire preuve du même soutien de classe jusqu’au procès en appel, où les camarades pourront être condamnés.

Que ce soit contre l’ancien candidat ouvrier aux présidentielles de 2017 ou contre ses salariés de l’usine de FAI, Ford n’hésite pas à mettre beaucoup de moyens pour les faire rentrer dans le rang. L’action des ouvriers intervenait dans le cadre d’une longue lutte contre les licenciements que prépare l’usine et qui est encore d’actualité. Ils restent encore aujourd’hui une véritable épine dans le pied de l’entreprise tant ils luttent de manière exemplaire et c’est bien pour ça que Ford a fait appel.