Dans la nuit du 16 au 17 janvier 2018, Gaye Camara était tué à 26 ans par des policiers d’Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) dans la nuit du 16 au 17 janvier de 2018. Désarmons-les raconte la scène : « une équipe de la BAC en planque dans une voiture banalisée surveille une Mercedes signalée comme volée et stationnée dans l’impasse du Baron-Saillard à Epinay sur Seine, lorsqu’une volkswagen polo s’arrête à sa hauteur. Elle est occupée par trois personnes. L’une d’elle descend du véhicule et s’apprête à prendre le volant de la Mercedes, quand les trois agents de la BAC surgissent pour l’interpeller. La volkswagen redémarre, mais les trois agents de la BAC ouvrent le feu simultanément et tirent huit balles, dont l’une touche le conducteur, Gaye, à la tête. »

Après un an et demi d’instruction, la justice décidait fin octobre 2019, de prononcer un non-lieu dans l’affaire, estimant que le policier, qui avait tiré une balle dans sur la tête de Gaye Camara avait agi en situation de légitime défense. Depuis, sa famille n’a jamais pu avoir accès aux images de vidéosurveillance. Ni les faits (Gaye Camara se trouvait hors territoire français le jour du vol) ni les témoins n’auront eu de poids dans l’enquête.

Le classement sans suite ou le non-lieu dans ce type d’affaires n’est pas exceptionnel, mais plutôt la règle, comme le rapportait Bastamag, avec 67 % des affaires qui n’aboutissent à aucune condamnation. Récemment l’affaire Liu Shaoyao a ainsi été enterrée, la Cour d’Appel accordant le non-lieu au policier qui avait tué le père de famille dans son propre appartement. Comme pour Gaye Camara, le policier avait affirmé avoir agi en légitime défense, face à un père de famille qui l’aurait prétendument attaqué avec des ciseaux, version démentie par la famille, témoin du meurtre.

Le 6 octobre dernier, la cour d’appel de Paris se réunissait avant de renvoyer le procès de l’affaire Gaye Camara au 15 décembre. Un nouveau rassemblement aura donc lieu ce jour-là devant la Cour d’Appel de Paris, au Palais de Justice de l’Ile-de-la-Cité, à 16h. Il faudra être présents nombreux pour apporter notre solidarité à la famille, et continuer la mobilisation contre les violences policières dans une période marquée par la volonté du gouvernement de faire le silence sur celles-ci.