Crédit photo : capture d’écran sur X @JeremieRochas

Après 146 jours de grève, la direction a décidé de passer un cap dans la répression des compagnons d’Emmaüs Saint-André-lez-Lille. Après avoir assigné au tribunal sept grévistes, Said Bouamama et l’Union Départementale CGT nord 59 et avoir coupé les vivres et le chauffage des sans-papiers, cette fois c’est la police qui a été envoyée par la préfecture et la direction locale d’Emmaüs pour réprimer dans leur chair les grévistes.

Dans une vidéo publiée par Jérémie Rochas, journaliste indépendant, sur X (anciennement Twitter), on voit plusieurs compagnons gisant à terre. La police aurait usé de gaz lacrymogène et tabassé et blessé de nombreux grévistes. Depuis le début de l’opération ce matin, les sans-papiers sont dans l’impossibilité de sortir des lieux. Deux d’entre eux ont été hospitalisé, dont une femme atteinte d’une tumeur.

Alors que les compagnons vivent dans une grande précarité accentuée par la grève, la police a également saisi leur caisse de soutien. Une façon d’accentuer la pression contre les grévistes et symbole de la volonté de la direction de tout faire pour tenter d’arrêter le mouvement, alors que les grévistes ont des enfants à nourrir. « Ils ne savent pas comment leurs enfants mangeront ce soir » écrit sur X Jérémie Rochas.

La police n’a reçu aucun ordre de réquisition de la part du tribunal apprend-on également. Les policiers déclarent être « simplement » là pour empêcher les sans-papiers « d’installer leur piquet de grève ». Une fois encore, la police montre dans quel camp elle se situe et qu’elle n’a aucun problème à contourner les lois lorsque cela lui permet de mieux réprimer.

Dans un communiqué de presse commun de la confédération CGT, de l’UD CGT du Nord et de la fédération CGT des organismes sociaux, les organisations syndicales dénoncent la répression, dont l’ordre émanerait directement du préfet. On y apprend également que les forces de police ont saisi le matériel syndical et continue ainsi de criminaliser le soutien apporté aux grévistes.

Face à cette répression, la solidarité avec les compagnons et leur lutte doit être la plus large !