Ce jeudi, le Conseil d’État rendait sa décision suite à l’audience du recours contre la dissolution des Soulèvements de la terre du 27 octobre dernier examiné sur le fond, après une première suspension de la dissolution en août dernier. L’institution a décidé d’annuler la dissolution qui avait été prononcée en conseil des ministres en juin.

Une véritable gifle pour Darmanin, qui avait cherché avec cette dissolution à opérer un saut dans la répression du mouvement écologiste. Cette décision, prise en juin, faisait en effet suite à la brutale répression qui s’était déchaînée contre la mobilisation contre les méga-bassines à Sainte-Soline. Darmanin avait alors tenté d’enfoncer le clou en prononçant la dissolution du collectif d’organisations qui jouait un rôle central dans le mouvement.

Après des mois de mobilisation dans toute la France en solidarité avec les Soulèvements de la Terre, la justice a donc tranché contre sa dissolution. Dans un communiqué de presse, le Conseil d’État note qu’il « estime qu’aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre. Le relais, avec une certaine complaisance, d’images d’affrontements de manifestants avec les forces de l’ordre, notamment contre la construction de retenues d’eau à Sainte-Soline, ne constitue pas une revendication, une valorisation ou une justification de tels agissements. »

Une victoire importante qui ne doit cependant pas effacer les autres dissolutions ayant été prononcées. Le Conseil d’État se prononçait en effet ce jeudi sur trois autres dissolutions, dont celle du Groupe Antifasciste Lyon et Environs et de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie. Or ces deux organisations ont bien été dissoutes, sous prétexte d’avoir « incité des personnes à se livrer à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens (explicitement ou implicitement, par des propos ou des actes), légitim[é] publiquement des agissements d’une gravité particulière ou [s’être abstenues] de modérer des incitations explicites à commettre des actes de violence publiées notamment sur ses réseaux sociaux. »

Des critères extrêmement larges qui pourraient à l’avenir permettre de justifier de nombreuses dissolutions, à l’heure où Gérald Darmanin poursuit son offensive autoritaire par la criminalisation de la solidarité avec la Palestine. Dans ce cadre, il va falloir poursuivre le combat et la solidarité contre l’autoritarisme et la répression visant des organisations de l’antifascisme et de l’antiracisme dont la dissolution est inadmissible. Solidarité !