Ce mardi 6 février, les postiers de Gironde étaient en grève pour réclamer une augmentation de salaire de 400€ dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. Au total, ce sont cinq sites de La Poste qui ont répondu à l’appel intersyndical CGT FATP et SUD PTT sur l’ensemble du département : la Plateforme Industrielle Courrier (PIC) de Cestas, l’HLU de Bordeaux, Bordeaux Mériadeck, Caudéran et Saint Germain du Puech. Selon Sud PTT, des postiers isolés ont également pris part à la mobilisation à Bègles, Arcachon ou Saint-Médard-en-Jalles. Selon nos sources syndicales, deux débrayages ont également eu lieu à la PIC de Lille en réponse à l’appel.

Entré dans un mouvement de grève depuis le 11 janvier dernier, c’est à la PIC de Cestas que cette journée de débrayage et de grève a été la plus suivie. Pour le neuvième débrayage de l’année, le site de Cestas enregistre un niveau de mobilisation jamais atteint et supérieur à ceux du mouvement contre la réforme des retraites avec 45 grévistes pour 70 salariés. « Une grande réussite » pour François, représentant syndical CGT, qui n’a jamais vu de telles statistiques en sept ans de travail sur le site de Cestas.

Les quatre autres sites ont été touchés par des débrayages d’une heure, pour certains suivis jusqu’à 45% des effectifs. Payés en moyenne entre 1400 et 1500€ net par mois, les salaires sont au cœur de la colère des Postiers alors que l’inflation les plonge un peu plus chaque mois dans la pauvreté. Willy Dhellemmes, représentant SUD PTT de la Gironde, affirme à ce titre au micro de France 3 : « Un postier avec 15 ans d’ancienneté touche 1 400€ par mois. C’est minable ». Il dénonce ensuite la proposition ridicule de la direction d’augmenter les salaires de 2,5% alors que « l’inflation est à 3,6%, on n’arrive même pas à tenir nos salaires à niveau ».

Comme l’expliquait François sur Révolution Permanente, localement la mobilisation porte également sur les grilles de rémunération et les grades « qui doivent être les mêmes pour les nouveaux et les anciens ». Une journée de mobilisation va de nouveau avoir lieu le 15 février prochain dans l’objectif de continuer à élargir le mouvement.

Alors que l’inflation s’est maintenue à près de 5% sur l’année 2023, les expressions de colères sur les salaires se multiplient dans différentes entreprises à l’instar de Lidl, Safran ou encore de la SNCF. Les salaires qui ne suivent pas l’inflation constituent ainsi la préoccupation cruciale pour tous les travailleurs actuellement. Une situation qui montre toute l’importance d’une mobilisation nationale sur les salaires qui se fixe la perspective d’arracher des revendications offensives telles que l’indexation des salaires sur l’inflation ainsi que leur augmentation de 400€ pour tous.