A la fac de Sciences de Montpellier, un comité de mobilisation existe depuis plusieurs semaines, mais le mouvement a passé un cap ce vendredi, et plus de 600 personnes se sont réunies en Assemblée Générale. En début de semaine, le blocage de l’université avait été voté dans une précédente AG.

Le succès de cette Assemblée Générale à la Fac de Sciences fait écho à d’autres actions de mobilisation, notamment le blocage de l’Université Paul Valéry à Montpellier, qui a débuté il y a plusieurs semaines et a réuni par deux fois 1000 personnes en Assemblée Générale. Les débats de l’AG se sont d’ailleurs concentrés sur une question essentielle : faut-il continuer à bloquer l’université ? Les arguments en faveur de cette méthode d’action ont convaincu un grand nombre de participants. Parmi les points soulevés, on peut citer l’utilité politique du blocage, qui offre aux étudiants un temps de mobilisation, et les liens établis avec les travailleurs d’autres secteurs en grève. En outre, la situation nationale, marquée par un mouvement de protestation croissant et le blocage d’environ 80 universités, a renforcé la détermination des participants.

Les étudiants et le personnel ont voté en faveur de la reconduction du blocus, convaincus par son caractère constructif, qui permet à l’université de vivre différemment notamment à travers l’organisation de diverses activités comme le démontre le comité de mobilisation de l’université Paul Valéry qui fait vivre l’art, la culture et la politique de manière quotidienne depuis bientôt un mois.

Parmi les décisions votées lors de cette AG, une motion demandant le retrait de la contre-réforme des retraites a été adoptée. Le comité de mobilisation "CoMob UM" appelle tous ceux qui veulent s’impliquer dans l’organisation des actions décidées lors de l’AG à les rejoindre, notamment pour la mise en place de cortèges lors des manifestations et la coordination avec d’autres secteurs pour les blocages économiques. Le blocage de la fac de sciences a été voté pour les prochains jours de mobilisation, les 13 et 14 avril.

Cette Assemblée Générale historique montre tout le potentiel qu’il reste au mouvement étudiant, qui ne s’est pas encore déployé dans sa totalité. Alors que les universités les plus mobilisées se rencontrent lors des réunions régulières de la Coordination Nationale Étudiante pour structurer le mouvement, l’entrée dans la bataille de nouvelles facs est un élément déterminant pour libérer toute la force de la jeunesse.

Alors que le gouvernement ne promet aux jeunes qu’une vie d’exploitation dans un monde fait de crises climatique et financière, de guerre et de répression, la puissance de la mobilisation actuelle qui rassemble des millions de personnes depuis trois mois nous montre toute la détermination et la colère qui existe dans la population.

Sur Montpellier, pendant que l’université Paul Valéry aspire à jouer un rôle de « centre de la lutte », avec l’organisation d’assemblées interprofessionnelles et d’un meeting-concert de la grève jeudi 06 avril, le développement de la mobilisation à la fac de sciences pourrait faire des universités un véritable moteur du mouvement.

Dans ce sens, l’assemblée générale du 07 avril à la fac de sciences est une étape essentielle dans la mobilisation étudiante, pour organiser les centaines de jeunes et d’étudiants qui se mobilisent à chaque manifestation, décider collectivement des suites de la mobilisation pour faire passer un cap au mouvement.