Les faits datent de 2009-2012 chez IKEA France : un ancien des RG, reconverti dans la société de conseil et de surveillance Eirpace, a pu se procurer des documents de police grâce à un réseau de policiers complices, comme le révélait en 2014 le magazine Challenge. Dans son édition du jour, Les Echoscitent quelques extraits de ce fichage : « Merci de me dire si antécédent judiciaire, SVP, contre cette personne a priori déjà connue pour vol » ; « A priori gitan et considéré comme dangereux » ; « J’ai besoin de connaître l’état de son casier et surtout son train de vie ».

Collecte d’informations confidentielles, espionnage par de faux salariés, surveillance, le tout évidemment dans la plus grande illégalité.

La peine encourue est avant tout la démonstration d’un système de deux poids de mesure pour la justice bourgeoise. D’autant que ces pratiques sont de plus en plus courantes : les exemples s’accumulent, comme à la RATP, chez VINCI ou encore très récemment dans l’Ain, où une cheffe d’entreprise avait mis à prix la tête d’un syndicaliste. Alors que les patrons d’IKEA se permettent des méthodes de répression extrême, cette condamnation ne doit pas nous laisser d’illusions, la justice de classe laisse réprimer quotidiennement les travailleurs qui dérangent leur direction, comme c’est le cas de Ahmed Berrahal, plusieurs fois visé par des mesures disciplinaires et menacé de licenciement pour avoir dénoncé les violences sexistes au sein de la RATP