A la suite d’une simple annonce des résultats du premier trimestre 2023 de LVMH, la fortune de Bernard Arnaud a connu une hausse de 12 milliards. Ce dernier détenant de nombreuses parts du géant du luxe LVMH, l’annonce d’une augmentation de 17% des ventes du groupe a fait bondir l’action de 5,7 %, ce qui s’est rapidement traduit par une hausse indécente de la fortune du milliardaire. Il détient actuellement plus de 210 milliards de dollars, renforçant ainsi sa place de champion mondial de l’exploitation.

Plus largement, la France est un véritable paradis pour les grands patrons. La bourgeoisie française se porte très bien comme le montre le récent classement de Forbes 2023 qui place Bernard Arnault et Françoise Bettencourt en tant qu’homme et femme les plus riches du monde.

Des fortunes colossales qui se construisent sur le dos des travailleurs. La grève des salariés de Sephora novembre 2021 nous le rappelle. Les travailleur.se.s du groupe, qui appartient à LVMH, étaient payées à peine plus que le SMIC et s’étaient mis en grève pour exiger des augmentations et des embauches face à des « bénéfices record pour les actionnaires » et « zéro euro pour les salariés  ».

Au-delà du groupe LVMH, la crise économique pèse toujours plus sur les travailleurs avec une inflation qui culmine à 5,7% en mars et des prix de l’alimentation qui ont augmenté de 15,9 % en un an selon l’INSEE. Dans le même temps, le gouvernement Macron justifie sa réforme des retraites et les nombreuses attaques contre les travailleurs au nom de la crise économique. Fruit du hasard, cette augmentation en un jour de la fortune de Bernard Arnault est environ égale au soi-disant déficit des retraites prétexté par Elisabeth Borne pour justifier sa réforme.

La question des profits faramineux de ces grands patrons et des politiques anti-sociales du gouvernement qui les garantissent sont dès lors indissociables, et il faut porter cette question dans le mouvement contre la réforme des retraites en élargissant les revendications à la question des salaires. Ce qu’ont bien compris les manifestants qui ont envahi jeudi le siège de LVMH au cours de la manifestation contre la réforme des retraites, en scandant « de l’argent , il y en a, dans les poches du patronat ! ».