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Dialogue social ou lutte des classes ?

La CGT Métallurgie interpelle le MEDEF sur les retraites : nos syndicats n’ont rien à attendre du patronat !

Si certaines fédérations de la CGT ont appelé à la grève reconductible pour le 7 mars, celle de la métallurgie appelle de son côté à interpeller l’UIMM et les patrons d’entreprise pour lutter contre Macron. La seule chose qui fera plier les patrons et le gouvernement c'est une grève reconductible, il faut la construire partout !

Vincent Duse

22 février 2023

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Crédits photo : MYCHELE DANIAU/AFP

D’ores et déjà, le 7 mars cristallise la perspective du durcissement du mouvement contre la réforme des retraites. Plusieurs secteurs (cheminots, RATP, énergie, égoutiers, raffineurs et chimistes) se préparent ainsi à organiser le début d’une grève reconductible le 7 mars. Alors que la métallurgie représente toujours de larges pans de la classe ouvrière en France, avec des entreprises comme Renault, Stellantis, Airbus, Safran, et des dizaines de milliers de sous-traitants, la question de savoir quel plan de bataille pour faire reculer Macron reste largement ouverte.

Dans un communiqué du 16 février, la fédération des métallos, qui reste la première fédération de la CGT en nombre de syndiqués, appelait à « durcir et renforcer » la mobilisation avec la perspective du 7 mars. Mais après ces formules répétées partout dans les médias, la fédération dévoile sa stratégie pour faire reculer Macron : « la FTM-CGT appelle tous les syndicats de la métallurgie à interpeller les UIMM [la branche métallurgie du Medef, ndlr.] territoriales, les entreprises par le biais des élus du personnel et les parlementaires pour qu’ils entendent la voix du peuple et que cette réforme soit retirée ». Pendant que certaines fédérations appellent à la reconductible, ce que propose la FTM c’est d’aller discuter avec les patrons du secteur, et les parlementaires qui ont déjà voté pour les articles du projet de loi. Pourtant, dès le lendemain de la parution du texte de loi, le Medef et l’UIMM saluaient un texte « qui va dans le bon sens ». Eric Trapier, PDG de Daussault Aviation et président de l’UIMM, estimait même que le texte n’allait pas assez loin et critiquait le coût de la réforme pour les entreprises en termes de mutuelles et complémentaires santé. Une manière de dire qu’il faudrait durcir la réforme.

Pourquoi laisser penser qu’aller interpeller son patron pourrait changer la moindre chose dans la lutte contre la réforme ? Il ne s’agit ni plus ni moins que la continuité d’une politique de dialogue social dans laquelle la FTM-CGT persiste et signe. Rompre ce dialogue social et mettre la lutte des classes au centre de l’action est urgent, et c’est ce que demandent 60% de la population, qui adhère à l’idée d’un blocage du pays.

Dans le seul secteur de la métallurgie, il n’y a jamais eu autant de luttes pour des augmentations de salaires : ArianeGroup, Safran, Airbus, Thales, Dassault et de nombreuses entreprises sous-traitantes voient les grèves se multiplier. Cela montre la disposition à lutter dans ce secteur.Localement commencent à émerger des liens entre les métallos et d’autres salariés préparant la grève reconductible du 7 mars. L’inflation, la précarité, les mauvaises conditions de travail, qui sont le quotidien de nombreux salariés, sont autant de raisons de se mobiliser, contre le gouvernement et les patrons qui imposent cette réalité du travail. La grève reconductible reste aujourd’hui le seul moyen dont nous disposons pour faire imposer le recul du gouvernement, sur la question des retraites et sur tout le reste.


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Vincent Duse

Ouvrier PSA-Stellantis Mulhouse, militant CGT

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