Dans le 92 c’est à nouveau le tour de Neuilly et de Malakoff-Vanves de subir une réorganisation. La direction veut supprimer 11 postes dans chaque centre. Ainsi, en plus de ces postes en moins dans un pays ou le chômage n’arrête pas de monter, ceux qui restent doivent travailler davantage. Belle façon de résoudre le problème du chômage. Au lieu du partage d’heures de travail entre tous et toutes (sans perte de salaire), on nous propose que certains travaillent encore plus, avec un salaire moindre, et que le reste soit au chômage (et si possible sans aucune allocation). Le gouvernement a les idées claires. A cette mesure magique pour augmenter les profits s’en ajoutent d’autres qui visent à augmenter l’intensité du travail. Travailler tous les samedis (avec le même salaire), ne plus remplacer les postiers absents (pour cause de maladie ou de congés). Et comme si ces mesures n’étaient pas suffisantes, La Poste commence à « regrouper » des centres pour vendre des locaux et profiter ainsi de la spéculation immobilière. A l’image de ce qui se passe au centre de distribution du Louvre, mais aussi au CEDEX de Neuilly.

Face à ces réorganisations, les travailleurs et travailleuses de Neuilly et Malakoff-Vanves ont fait grève le mardi 22 et le vendredi 25 avec un taux de grève supérieur à 75 %. De plus, tous les grévistes de Neuilly et plus des 2/3 à Malakoff étaient présents sur les piquets pour faire une grève active. La direction n’a pas tardé à céder un tout petit peu en réduisant ses prétentions (« seulement » 8 suppressions de postes à Neuilly) tout en essayant de faire peur aux travailleurs en demandant que soit distribué dès le lendemain tout le courrier accumulé pendant cette journée de grève. Mais elle n’a pas réussi.

Les maires des deux villes ce sont engagés à négocier avec St-Guilhem, le directeur de La Poste, mais les travailleurs ne leur font pas confiance. C’est la grève et l’auto-organisation de ces derniers qui fera échouer la politique de la direction de La Poste. Pour cela, les travailleurs ont cette semaine fait des prises de paroles dans d’autres centres, et ce même sous la menace d’un licenciement, afin de répandre leur lutte.