Différents membres du Parti des Travailleurs (PT) ont dénoncé cette attaque contre le convoi électoral de Lula qui se trouvait dans le sud du pays. La présidente du PT Gleisi Hoffmann a déclaré que les membres de milices armées qui se sont attaquées à la caravane voulaient tuer le président Lula mais ne savaient pas dans quel bus il se trouvait.

Après la fusillade, Lula a décrit l’attaque comme « la quasi montée du nazisme » et relié cet événement à celui de l’augmentation d’attaques de « groupes fanatiques » dans le pays. « Si vous voulez vous battre avec moi, battons-nous, mais respectons la démocratie, la démocratie signifie vivre ensemble au milieu de la diversité ». Le chef du parti a qualifié l’action « d’attaque » et a critiqué le rôle des autorités brésiliennes. "Je veux savoir jusqu’à quand les autorités de Paraná vont se taire. Jusqu’à ce que quelqu’un soit mort ?" a-t-il demandé.

Par ailleurs, les membres de la caravane présidentielle ont dénoncé ces derniers jours plusieurs incidents. Des rassemblements ont été perturbés par des militants d’extrême droite et des propriétaires terriens qui jetaient des œufs, des pierres et clous contre l’ancien président, ou qui incendiaient des pneus pour bloquer des routes.

Ces attaques des milices d’extrême-droite sont les fruits issus du coup d’Etat institutionnel qui, depuis 2016 et la destitution de Dilma Roussef, est mené par les secteurs plus concentrés de la bourgeoisie, en alliance avec les partis de droite conservatrice, contre le PT. Ce coup d’Etat a ouvert des brèches par lesquelles s’engouffrent les bandes paramilitaires ou l’extrême-droite. L’attentat contre l’ancien président Lula s’est déroulé, seulement quelques jours après l’assassinat de la conseillère PSOL de Rio de Janeiro, Marielle Franco, visée par sept balles de la police militaire de Rio. Militante du PSOL, (gauche réformiste du Parti des Travailleurs), conseillère municipale à la mairie de Rio, et originaire de la favela Maré, Marielle Franco avait fait de son combat la lutte contre les violences policières dans les favelas, et s’opposait ouvertement à l’instauration de l’état d’urgence à Rio. Sa mort, dont la responsabilité incombe directement à certains secteurs putschistes de la police militaire, et par capillarité, aux dirigeants du coup d’Etat, a choqué le pays et le monde. Après l’assassinat de Franco, les tirs visant Lula, sérieux concurrent de la droite pour la prochaine élection présidentielle, révèlent un vrai renforcement de ces secteurs d’extrême-droite et pro-dictature au Brésil.

Photo : Christian Rizzi / AFP