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Nomination improbable aux Etats-Unis

La nouvelle ministre de l’Education de Trump n’aime pas l’école publique

Donald Trump a voulu imposer son amie milliardaire Betsy DeVos comme secrétaire d’Etat à l’Education, et non sans peine. En effet, pour la première fois depuis 1925, un Sénat de la même couleur que le Président a failli s’opposer à une nomination de ministre. Mais c’était sans compter sur le soutien du vice-président, Mike Pence : après un match nul inédit suite à l’opposition de deux sénateurs Républicains (50 voix pour, 50 voix contre), Pence a en effet tranché en faveur de celle qui effraie même certains conservateurs. LP

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Une chrétienne extrémiste et milliardaire

En 2001, Betsy DeVos déclarait au New York Times que la réforme de l’éducation est un moyen de « faire avancer le royaume de Dieu ». Tout un programme pour une femme dont la fortune familiale est estimée à 5,1 milliards de dollars par le magazine Forbes, fortune acquise grâce à une fructueuse union avec l’héritier de l’entreprise de vente directe AmWay. Cette militante chrétienne radicale, étrangère au concept de laïcité, soutient la diffusion des principes religieux à l’école. Elle se targue d’ailleurs de son rôle de premier plan dans la politique éducative dans le Michigan qui compte aujourd’hui 80% d’écoles gérées par le privé. Evangéliste notoire, dans la lignée de Ronald Reagan, elle entend aujourd’hui mener la croisade de la privatisation scolaire à partir du secrétariat d’Etat à l’Education.

Une inexpérience inquiétante

Après avoir nommé un magnat du pétrole ami de Poutine au Secrétariat d’Etat, Donald Trump persiste dans la fantaisie capitaliste. Betsy DeVos s’est taillée une réputation de fossoyeuse de l’école publique en menant le combat pour le « choix scolaire » outre-Atlantique. Elle dirige d’ailleurs l’American Federation for Children, un lobby soutenant l’école privée.

Si sa nomination a failli échouer, alors que les majorités, au Sénat, ne se sont jamais opposées à une nomination de ministre issu de leur propre famille politique depuis 1925, c’est bien en raison de son inexpérience. De l’aveu d’Elisabeth Mann de la Brookings Institution, « si vous êtes un sénateur opposé à la politique du choix scolaire, il n’y a plus grand-chose pour trouver un terrain d’entente avec elle  ». Les positions politiques de Betsy DeVos, à défaut d’être inquiétantes, sont souvent inexistantes. Et son inexpérience prend un caractère beaucoup plus impactant au sujet de l’éducation. Si DeVos a bien une position marquée, c’est son rejet du système scolaire d’Etat. Malheureusement, la nouvelle secrétaire à l’Education n’a ni été, ni travaillé pour, ni envoyé ses enfants à l’école publique… Un parcours gênant pour celle dont la mission principale est avant tout la gestion de cette même école publique.

Il n’aura fallu que deux semaines après les premières rumeurs de sa nomination pour que 300 législateurs issus des 50 Etats cosignent une lettre s’opposant frontalement à la nomination de Betsy DeVos. Et pour cause, la liste de ses imprécisions inquiétantes ne fait que s’allonger : elle serait favorable aux armes dans les écoles pour protéger les enfants de « grizzlys potentiels », confuse sur les lois fédérales imposant aux écoles d’accompagner les enfants handicapés, ou encore sans avis dans le débat sur l’usage des notes dans l’évaluation des élèves. Et malgré les 200 millions de dollars que sa famille aurait donnés au Parti Républicain, l’inexpérience frappante de DeVos aura même réussi à faire fuir l’un de ses alliés de la première heure, le milliardaire Eli Broad, qui a enjoint les députés à s’opposer à sa nomination.


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