Il y a plus d’un mois, les forces de police délogeaient déjà violemment le campement de migrants de La Chapelle prétextant de futures « mise à l’abris ». Évidemment, nous en sommes loin : livrés à eux-mêmes, ces derniers se sont réinstallés là où ils le pouvaient - et ont pour beaucoup été réexpulsées - sans solution d’hébergement. Une partie d’entre eux s’est depuis installée sous le métro aérien entre La Chapelle et Stalingrad. Mardi soir, ils étaient près de 350 personnes à se mobiliser pour demander une solution d’hébergement d’urgence.

Alors que les températures se font de plus en plus glaciales -les températures ont dépassé le seuil négatif et avoisinent déjà les -2°C à Paris, annonçant un hiver très rude pour les personnes à la rue- les conditions de vie déjà inhumaines des personnes sans abris se font de plus en plus difficile. Pas de quoi cependant décourager le gouvernement à faire usage de la répression.

Ainsi, la seule réponse de l’Etat aux demandes d’hébergement des sans-papiers à la rue, est une fois de plus la matraque. Ce mardi soir, plusieurs cordons de CRS mobilisés ont multiplié les charges et les tirs de LBD contre les migrants qui ne demandent rien de plus que de pouvoir vivre dignement et survivre à l’hiver.

Cette répression n’est pas un cas isolé. Il y a une semaine, au même endroit, une manifestation de sans papier avant déjà eu à s’affronter à des charges de CRS et au gaz lacrymogène. Le reste du temps, ce sont ces mêmes corps répressifs de l’État qui démantèlent les camps de migrants et expulsent violemment des travailleurs et des travailleuses sans papiers.

La répression en cours s’inscrit dans le contexte de la loi Immigration que Darmanin prévoit pour 2023, une nouvelle surenchère xénophobe du gouvernement. Contre ces politiques antimigrants et racistes, il est nécessaire de s’organiser pour exiger une politique d’accueil inconditionnel, la réquisition des logements vides (117 000 logements vacants rien que sur la ville de Paris) et la régularisation de tous les sans-papiers.