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On ne peut pas accuser le gouvernement de ne pas avoir joué cartes sur table. Pénicaud l’a clairement annoncé : les partenaires sociaux se débrouilleront, mais l’objectif est fixé par le gouvernement, il s’agit de réaliser 3,9 milliards d’économie en trois ans sur l’assurance-chômage. Au menu sont ainsi prévus, entre autres, la dégressivité de l’allocation chômage et un système de « bonus-malus » pour les entreprises afin de dissuader le recours aux contrats précaires.

Face à ce qui ressemble à un équarrissage en règle de l’assurance-chômage, Laurent Berger a annoncé qu’il comptait « prendre ses responsabilités. » Ce que Laurent Berger appelle « prendre ses responsabilités » consiste donc à… accepter de négocier la régression sociale avec le gouvernement.

Se justifiant d’avance, ce dernier déclare refuser de jouer « la politique de la chaise vide » qui donnerait la main au gouvernement. Faut-il rappeler cependant que Macron est en chute libre dans les sondages ? Dans ce cadre, accepter de s’asseoir à la table des négociations c’est relever le gouvernement au moment où il se rapproche du sol.

A ce titre, il n’y a plus de temps à perdre. La rupture du dialogue avec le gouvernement doit être immédiatement exigée. Il s’agit d’exiger en lieu et place qu’un vrai plan de bataille soit avancé pour mener une véritable contre-offensive avec les méthodes du mouvement ouvrier : grèves et manifestations. Et surtout une stratégie à la hauteur de la crise que traverse la macronie doit être avancée.

Car Laurent Berger et la direction de la CFDT ont beau dénoncer une « logique budgétaire », et tracer autant de lignes rouges qui se décorent au fil des négociations, ils collaborent de fait toujours plus ouvertement avec le gouvernement et jouent la béquille indispensable dont la Macronie en déliquescence a besoin.