Bolsonaro est sorti largement en tête au premier tour, misant notamment sur le désespoir d’une partie de la population, fatiguée de la corruption qui touche l’ensemble de la classe politique et qui voit en lui une alternative. Cette corruption généralisée a notamment été rendue publique en 2014 par le scandale Pétrobras. Le candidat ultra-réactionnaire entretient auprès des classes moyennes l’illusion selon laquelle il pourrait en finir d’une main de fer avec la corruption.

Or à quelques jours du second tour, les dernières révélations concernant son conseiller économique Paulo Guedes risquent d’effriter de mettre du plomb dans l’aile de cet axe de communication, pourtant central de se campagne. Celui-ci a été cité dans un procès autour de fraudes dans différents fonds de pension. Celui des fonctionnaires de la Banque de Développement Economique et Social (BNDES), de la Previ ( du Banco do Brasil), de Petros (de la compagnie pétrolière publique Petrobras), de Funcef (de la banque publique Caixa Economica Federal) et de Postalis (de la poste fédérale).

Selon un reportage signé par Filipe Coutinho, les documents du procès montrent que l’entreprise GPC Participaçoes, de Guedes et son frère, a investi environ 200 mille euros en seulement deux jours d’opération à la bourse à travers une action frauduleuse, qui lui aurait rapporté 1 million d’euros. Pendant cette période, le fond de pension FAPES a subit une perte équivalant presque à 3 millions d’euros.

Ainsi, en plus d’être un candidat ultra-réactionnaire et néolibéral sur le plan économique, souhaitant imposer une reforme des retraites, des privatisations, faciliter les licenciements dans les secteurs public et privé et déréglementer le droit du travail, etc., ce scandale fait tomber les masques sur la prétendue « incorruptibilité » de Bolsonaro et ses proches.